La FIDH, la Ligue française des droits de l’homme (LDH) et l’association Survie ont déposé lundi leur plainte au Tribunal de grande instance de Paris, précisent-elles dans un communiqué reçu mercredi à l’agence Hirondelle.Les trois organisations accusent Paul Barril d’avoir, entre autres, en plein génocide des Tutsis, signé un accord de fourniture d’armes et de formation avec le Premier ministre rwandais de l’époque, Jean Kambanda. Condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), ce dernier est actuellement emprisonné au Mali.Ancien capitaine de la gendarmerie française, Barril a travaillé dans le domaine de la sécurité et a conseillé différents gouvernements, notamment en Afrique. Il a dirigé plusieurs sociétés, dont SECRETS ainsi que le groupe GPB – Groupe Privé Barril. La FIDH, la LDH et Survie dénoncent la conclusion et l’exécution partielle par Paul Barril du contrat passé avec le gouvernement Kambanda en mai 1994, alors que la communauté internationale dénonçait ouvertement les multiples violations des droits de l’homme au Rwanda. Le Conseil de sécurité des Nations Unies avait notamment adopté un embargo sur les armes interdisant la vente et la livraison au Rwanda « d’armements et de matériels connexes de tous types». Aujourd’hui âgé de 67 ans, Paul Barril vit à Londres. « D’après ce qu’il m’a dit, il a toujours nié toute implication » dans le génocide des Tutsis, a déclaré à l’AFP à Paris, son avocate Sophie Jonquet.L’ancien officier gendarme a déjà été entendu à plusieurs reprises par la justice française dans le cadre de l'enquête sur l'attentat du 6 avril 1994 contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana, qui avait déclenché le génocide.ER