A l’instar de son mari Laurent Gbagbo, l’ancienne première dame est soupçonnée de crimes contre l’humanité perpétrés en Côte d’Ivoire entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011. Placé sous scellés depuis son émission le 29 février 2012, le mandat d’arrêt visant Simone Gbagbo a été rendu public en novembre dernier. Le lendemain, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a appelé Abidjan à transférer la suspecte à La Haye. Interrogée par mail par l’Agence Hirondelle, la procureure Fatou Bensouda a indiqué mardi qu’elle « exhorte à nouveau les autorités ivoiriennes à remettre Madame Gbagbo à la Cour sans délai, dans le respect de leurs obligations, et à confirmer ainsi leur engagement en faveur de la Cour et de la lutte contre l’impunité pour les crimes les plus graves ».« La Cour attend que les autorités ivoiriennes lui remettent Madame Gbagbo, comme elles l'ont fait précédemment avec M. Laurent Gbagbo et comme elles en ont l’obligation », a poursuivi le bureau du procureur, relevant qu’Abidjan n’avait pas encore répondu à la demande de transfèrement de la suspecte. « Les autorités ivoiriennes n'ont pas non plus indiqué avoir des difficultés à exécuter le mandat », a poursuivi la procureure. Niant pratiquer la justice du vainqueur sur le vaincu, Bensouda a réitéré : «les affaires contre Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo ne sont que les premières concernant la situation en Côte d'Ivoire ». « Le fait de procéder aux enquêtes et d’aboutir à des demandes de mandats d’arrêt et à d’éventuelles arrestations dans un certain ordre ne veut pas dire que mon bureau est partial ou fait fi d’autres crimes éventuellement commis par d'autres personnes », a-t-elle expliqué. Une fois encore, elle a annoncé qu’elle entendait « porter d'autres affaires devant les juges », assurant qu’elle continuait « à enquêter sur la situation en Côte d'Ivoire dans sa totalité ». Elle a assuré que « d'autres poursuites » seraient engagées, « quels que soient le profil ou l'appartenance politique alléguée des éventuels suspects ». ER