En exil au Sénégal depuis 22 ans, M.Habré a été arrêté le 30 juin dernier à son domicile à Dakar et inculpé, deux jours plus tard, de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture commis entre 1982 et 1990, lorsqu’il était au pouvoir à Djamena.Cette mission de deux semaines fait partie d’une commission rogatoire internationale, explique RFI. Les juges d’instruction auditionneront des associations de victimes, des témoins à charge et à décharge. Ils ont également prévu de visiter des prisons datant des années 80, ainsi que deux sites supposés abriter des charniers.Invités à participer à cette mission, les avocats de Hissène Habré ont décliné l’offre, selon RFI. Plus de de 1.000 victimes se sont déjà constituées parties civiles contre l’ancien président tchadien.Pour sa part, le gouvernement de Ndjamena a entrepris l’inventaire des biens et avoirs de l’ex-chef de l’Etat, dont l’essentiel se trouverait à l’étranger, selon le ministre tchadien de la Justice, Jean-Bernard Padaré.Des documents de la Direction de la documentation et de la sécurité, la police politique de Habré, découverts par Human Rights Watch (HRW) en 2001, ont révélé les noms de 1.208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12. 321 victimes de diverses violations des droits de l’homme.Habré avait été inculpé une première fois au Sénégal en 2000. Mais les tribunaux sénégalais s’étaient déclarés incompétents, obligeant les victimes à déposer plainte en Belgique. En septembre 2005, après quatre années d’enquête, un juge belge avait inculpé Habré, et Bruxelles avait demandé son extradition. Après le refus du Sénégal d’extrader Habré vers la Belgique et trois années de négociations pointilleuses au sujet d’une demande de l’Union africaine, la Belgique a porté plainte contre le Sénégal devant la Cour internationale de Justice (CIJ). Cette dernière a ordonné au Sénégal, le 20 juillet 2012, de poursuivre Habré « sans aucun autre délai », à défaut de l’extrader.RE