Londres, qui avait déjà annoncé son intention d’accueillir Taylor, a confirmé sa décision par la voix du ministre de la Justice Jeremy Wright qui s’adressait au parlement, selon la BBC. La Suède et le Rwanda avaient également offert d’héberger l’ancien président.Le jugement dans l’affaire Taylor a été confirmé par la chambre d’appel du TSSL, le 26 septembre dernier. Le 6 avril 2012, l’ancien président avait été reconnu coupable de 11 chefs d’accusation pour des exactions commises en Sierra Leone, durant le conflit dans ce pays, entre 1991 et 2002. Les juges avaient retenu sa responsabilité pénale pour aide et encouragement à commettre ces crimes.La chambre de première instance avait conclu que l’ex-chef de l’Etat avait apporté un appui militaire, opérationnel et financier aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) sachant bien qu’ils allaient s’en servir pour commettre divers crimes : meurtres, viols, esclavage, esclavage sexuel, enrôlement et conscription d’enfants de moins de 15 ans, pillages, etc.Taylor est le premier ex-chef d'État à avoir comparu devant un tribunal international ou hybride pour des accusations de crimes graves commis en violation du droit international, depuis le procès de Nuremberg contre les responsables nazis après la Seconde Guerre mondiale.Son jugement marque la fin des travaux du TSSL, un tribunal mixte officiellement créé en 2002 par les Nations unies et le gouvernement de la Sierra-Leone pour juger les principaux auteurs des violations du droit international et sierra-léonais commis sur le territoire du pays depuis le 30 novembre 1996.La guerre civile en Sierra Leone a fait plus de 120.000 morts. Les rebelles se sont illustrés par des meurtres, des viols systématiques, des enlèvements, des amputations et des enrôlements massifs d’enfants soldats.Diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, Charles Taylor a été président du Liberia de 1997 à 2003. Il a été arrêté au Nigéria le 29 mars 2006 et transféré à La Haye, trois mois plus tard, dans le cadre d’un accord entre le TSSL et les autorités néerlandaises.JC/ER