Il s’agit du deuxième report du bouclage de cette phase du procès. Suite à la lenteur de la défense, les juges n’avaient pas pu faire respecter la date du 19 juillet dernier qu’ils avaient fixée pour la fin de l’audition du dernier témoin à décharge. Ils avaient alors donné à l’accusé jusqu’au vendredi 25 octobre pour clore le défilé de ses témoins.Mais, mercredi, à deux jours de l’expiration du nouveau délai, la chambre, après avoir été informée par le greffe et la défense, de difficultés à faire comparaître les quatre derniers témoins à décharge, s’est vue dans l’obligation de prononcer un ajournement sine die.L’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), qui a déjà cité une trentaine de témoins, présente sa défense depuis août 2012. Poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, le riche homme d’affaires répond d’exactions commises en Centrafrique en 2002 et 2003 par des combattants de son ancienne rébellion du Mouvement de libération du Congo (MLC), devenu aujourd’hui une des principales forces de l’opposition au président Joseph Kabila. Des troupes du MLC avaient été envoyées en renfort au président centrafricain de l’époque, Ange-Félix Patassé, alors aux prises avec des rebelles.Depuis le début de l’année, la présentation des moyens de défense a été plusieurs interrompue, parfois pendant des semaines, en raison de difficultés à faire venir des témoins, dont certains sont réfugiés dans des pays étrangers, sans documents de voyage et craignant parfois pour leur sécurité. Ainsi, aucune audience n’a pu se tenir depuis le 13 septembre.Dans sa décision de mercredi, la chambre ordonne que le témoin D04-54 soit entendu du 30 octobre au 1er novembre, au plus tard. S’agissant des trois autres – également désignés par des pseudonymes -, les juges donnent instruction au greffe de procéder « aux arrangements nécessaires » pour qu’ils puissent déposer dès que possible.Après l’audition du dernier témoin de la défense, le procureur disposera, selon une précédente ordonnance de la chambre, de 12 semaines pour déposer ses conclusions écrites, suivies, 12 semaines plus tard, de celles de la défense. Le réquisitoire du procureur et les plaidoiries finales de la défense seront entendus plus tard. Le verdict sera prononcé au plus tôt l’année prochaine.Arrêté le 24 mai 2008, le sénateur Bemba est poursuivi, en qualité de supérieur hiérarchique, pour n’avoir pas prévenu les crimes commis par des hommes du MLC en Centrafrique, ni sanctionné les auteurs de ces graves violations du droit international humanitaire.L'accusé rétorque que depuis son quartier général à Gbadolite, en RDC, il ne pouvait contrôler ses troupes en mission de renfort de l’autre côté de la frontière.ER