Ce sont près d’une centaine d’associations de la société civile congolaise et une chambre de la CPI qui ont été les premières à rappeler au gouvernement de Kinshasa son obligation de mettre la main sur le chef de l’Etat soudanais et le remettre à la Cour.La RDC a ratifié le Statut de Rome créant la CPI, s’engageant ainsi à respecter les décisions de la Cour.Après l’appel lancé par une chambre de la CPI qui venait d’être saisie par la procureure Fatou Bensouda, la présidente de l’Assemblée des Etats parties au Statut de Rome, Tiina Intelmann, est également entrée en scène.Selon un communiqué reçu à l’Agence Hirondelle, elle a écrit au ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda N’tungamulongo et « a rappelé au gouvernement de la RDC son obligation de coopérer avec la Cour ».« La présidente de l’Assemblée déplore les déplacements des personnes faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI sur le territoire de tout État partie », conclut le communiqué. Omar el-Béchir est sous le coup de mandats d'arrêt de la CPI datant de 2009 et 2010 pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide dans le conflit au Darfour, une région de l'ouest de son pays.Il est arrivé mardi à Kinshasa pour prendre part au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Marché Commun de l'Afrique de l'Est et Australe (COMESA).Des organisations internationales de défense des droits de l’Homme ont également relayé l’appel à son arrestation.« La RDC doit démontrer qu’elle se positionne du côté des victimes de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et de génocide, et arrêter el- Béchir », a déclaré Dismas Kitenge, vice-président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Human Rights Watch (HRW) a pour sa part rappelé que les appels de l’Union africaine (UA) à ne pas appréhender Béchir « n’annulent pas » l’obligation des Etats parties au Statut de Rome.« D’autres pays africains membres de la CPI ont évité les visites d’el-Béchir en annulant des voyages proposés, invitant d’autres autorités soudanaises à se rendre dans leurs pays ou bien déplaçant les sites de conférences », écrit HRW dans un communiqué. Parmi ces pays figurent l’Afrique du Sud, le Malawi, la Zambie et le Kenya.« Si la RDC se refuse à appréhender le président el- Béchir, elle violera ses obligations aux termes du Statut de Rome de la Cour pénale internationale », a renchéri Amnesty International.ER