Le 31 mai 2012, l’ancien dignitaire a été reconnu coupable de génocide, entente en vue de commettre le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et extermination.Il a fait appel.Nzabonimana a été condamné notamment pour sa participation, en compagnie d’autres membres du gouvernement, à une célèbre réunion tenue le 18 avril 1994, à Murambi, dans sa préfecture natale, Gitarama (centre).Selon le jugement, cette réunion a scellé « un accord » entre Nzabonimana et d’autres ministres, pour « encourager les meurtres de Tutsis ». Les parties à cet accord étaient animées, selon la chambre de première instance, de « l’intention spécifique de détruire en tout ou en partie la population tutsie comme telle, dans la préfecture de Gitarama ».Les trois juges ont par ailleurs conclu que l’ex-ministre avait incité à l’élimination des Tutsis à travers des prises de parole publiques en différentes localités de la préfecture, en avril, mai et juin 1994.Né en 1953, Nzabonimana est l'un des rares intellectuels du sud et du centre du Rwanda à être resté dans les rangs du MRND, le parti de l'ex-président Juvénal Habyarimana, après l'avènement du multipartisme 1991.Après des études de géologie à Dijon puis à Nancy, en France, le jeune universitaire est nommé en 1984, secrétaire général à la présidence de la République. Cinq ans plus tard, il fait son entrée au gouvernement comme ministre du Plan, un département que le président Habyarimana tenait toujours à confier à un brillant universitaire. En 1990, il est muté au ministère de la Jeunesse, fonctions qu’il assurera jusqu’en juillet 1994, lorsque le gouvernement fuit l’avancée des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR).Nzabonimana a été arrêté en Tanzanie le 18 février 2008 et son procès s’est ouvert le 09 novembre 2009.ER