Il a exhortés les évêques rwandais qu’il recevait à Rome à « renforcer les relations de confiance avec l’Etat » et à soutenir les familles blessées, selon l’AFP.Le Rwanda a lancé en janvier les cérémonies de commémoration du génocide des Tutsis de 1994 dans lequel ont péri près d’un million de personnes, dont des fidèles catholiques, leurs prêtres et d’autres consacrés.Des religieuses et des religieux, de l’ethnie hutue, sont par ailleurs accusés d’avoir joué un rôle dans le génocide.De nombreuses victimes ont péri sous les machettes, les balles ou les grenades dans les églises où elles avaient cherché refuge« Le Rwanda va marquer le vingtième anniversaire du début de l'épouvantable génocide qui a provoqué tant de blessures qui sont encore loin d'être refermées », a rappelé le pape.« Je m'associe au deuil national, et vous assure de ma prière pour vos communautés souvent déchirées, (...) pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d'ethnie ou d'option politique », a-t-il poursuivi.« La réconciliation et la guérison des blessures » qui « pourraient sembler impossibles à vue humaine après tant de souffrances », restent « certainement la priorité de l'Eglise même si le chemin est long et demande patience, respect réciproque et dialogue », a-t-il observé.« L'Église a donc toute sa place dans la reconstruction d'une société rwandaise réconciliée » et, « dépassant les préjugés et les divisions ethniques, elle doit parler d'une seule voix ».« Dans cette perspective, il est aussi nécessaire de renforcer des relations de confiance entre l'Église et l'État. Soyez une Église en sortie qui sache prendre l'initiative et établir la confiance », a-t-il recommandé.« Une vigilance toute particulière, a-t-il dit, doit être portée aux familles », alors qu' « elles se trouvent aujourd'hui très menacées par le processus de sécularisation et que, dans votre pays, tant de familles ont été déchirées et recomposées ».Trois prêtres catholiques rwandais ont été jugés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), dont l’abbé Hormisdas Nsengimana qui officie actuellement dans une paroisse de Florence, en Italie, après son acquittement.Pour leur part, les abbés Athanase Seromba et Emmanuel Rukundo ont été jugés coupables et condamnés à des peines d’emprisonnement.Par ailleurs, le TPIR a confié à la justice française le dossier Wenceslas Munyeshyaka, ancien curé de la paroisse de la Sainte Famille à Kigali.Selon des rapports d’observation du TPIR, le dossier d’instruction dans l’affaire Munyeshyaka est très avancé devant la justice française.ER