La cérémonie s’est déroulée, en présence de diplomates accrédités au Rwanda, sur le mont Rebero (Kigali) où reposent cette dizaine de personnalités, dont certaines d’ethnie hutue.« Ces (femmes et hommes) politiques dont nous honorons la mémoire étaient en désaccord avec le régime qui a planifié les massacres de Tutsis ; ils ont lutté pour la vérité et l’unité. Ils voulaient un pays paisible et uni, ils se sont levés fermement et se sont battus pour cela », a déclaré, lors de la cérémonie, le président du Sénat, Jean- Damascène Ntawukuriryayo.« Ils se sont levés et ont lutté contre les médias de la haine, l’idéologie du génocide, c’est pourquoi nous avons le devoir de mener une recherche profonde sur leur vie, pour l’éducation des générations futures », a pour sa part déclaré Jean-Pierre Dusingizemungu, président d’Ibuka (souviens-toi, en langue rwandaise), la principale association de survivants.« Lorsque nous parlons de cet héroïsme, nous nous souvenons des Hutus qui ont sacrifié leur vie pour protéger les Tutsis », a-t-il ajouté.La semaine de deuil national avait été ouverte le lundi 7 avril par le président rwandais Paul Kagame.Dans un discours prononcé devant des dizaines de milliers de personnes au stade national à Kigali, le chef de l’Etat rwandais avait rappelé à la France, accusée d’avoir joué un rôle dans le génocide, que « les faits sont têtus ».Paris, qui devait être représenté à Kigali par la ministre de la Justice Chrsitiane Taubira, avait finalement annulé sa participation après de nouvelles allégations du président Kagame contre la France, dans l’édition du 6 avril de l’hebdomadaire Jeune Afrique.SRE-ER