«Le pays est au bord du génocide, certains diront même qu'il a déjà commencé », s’alarme Desmond Tutu, notant qu' « au cours des 13 derniers mois, les luttes visiblement incessantes pour le pouvoir politique et les ressources ont dégénéré en anarchie, haine et nettoyage ethnique ». Pour le prélat, ce sont « les habitants de la République centrafricaine (qui) détiennent la clef pour une paix durable ». Dans ce communiqué transmis par sa fondation, il estime que l’annonce par l'ONU du prochain déploiement d'une force de maintien de la paix est un « énorme soulagement ».Les propos de l’évêque officiellement retraité interviennent alors que le gouvernement de son pays a récemment annoncé n'avoir pas l'intention d'envoyer des troupes en Centrafrique.Mgr Tutu rappelle aux chrétiens, musulmans, animistes ou athées de Centrafrique qu’ils ont « la capacité de distinguer le bien du mal, de raisonner et de faire avec les différences ».«Quand nous pardonnons, nous nous libérons et semons la graine d'un nouveau départ. Cela a un effet multiplicateur puissant », conclut Desmond Tutu, dans ce message pascal.La Centrafrique, l'un des pays les plus pauvres du monde, traverse depuis plus d'un an une crise sans précédent qui a fait des milliers de morts et près d'un million de déplacés. Le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le 10 avril le déploiement en septembre d'environ 12.000 Casques bleus en Centrafrique.Pour sa part, la procureure de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, a ouvert en février dernier « un examen préliminaire » de la situation dans le pays.ER