Ces chambres spéciales ont été créées au sein de la justice sénégalaise pour poursuivre et juger les principaux responsables présumés des crimes internationaux commis sur le territoire tchadien sous le régime de Hissène Habré (1982-1990).« Conformément aux articles 61 et 62 du code de procédure civile (sénégalais), la Chambre d’accusation dit que M. Hisséne Habré comparaîtra désormais décoiffé et à visage découvert », indique un communiqué des CAE disponible sur le site internet de l’institution.Convoqué pour un interrogatoire en février dernier devant la Chambre africaine d’instruction, l’ancien président –qui n’avait d’ailleurs voulu répondre à aucune question-, s’était présenté en turban, ce qui n’avait pas du tout plu au procureur Mbacké Fall.Ce dernier avait demandé que l’accusé se décoiffe mais le juge d’instruction avait rejeté la requête sur le champ, considérant que le visage d’Hissène Habré était parfaitement visible dans sa globalité et identifiable.Mbacké Fall avait alors fait appel devant la Chambre d’accusation qui vient donc de lui donner raison.Le communiqué des CAE souligne que la décision de la Chambre d’accusation, « prise en Chambre du conseil et en dernier ressort, n’est susceptible d’aucun recours ».En exil au Sénégal depuis décembre 1990, M. Habré a été arrêté le 30 juin 2013 à son domicile, à Dakar et inculpé, deux jours plus tard, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.Selon Human Rights Watch, les archives de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police secrète de l’ancien dirigeant, révèlent les noms de 1. 208 personnes exécutées ou décédées en détention, et de 12. 321 victimes de violations des droits de l’homme sous le régime Habré.L’ancien président, qui a toujours clamé son innocence, refuse de répondre aux juges d’instruction des CAE dont il conteste la légalité.ER