« Nous vous écrivons pour exprimer notre soutien et encouragement aux efforts novateurs entrepris par le Sénégal visant à poursuivre les crimes commis au Tchad durant la dictature de Hissène Habré », écrivent les sénateurs Patrick Leahy, Richard Durbin et Benjamin Cardin.L’ancien président tchadien est poursuivi devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE) créées au sein de la justice sénégalaise sur la base d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal avec pour mandat de poursuivre les principaux responsables présumés des crimes internationaux commis au Tchad de 1982 à 1990.« Un procès équitable et transparent pour Hissène Habré serait une étape majeure dans l’effort visant à faire reconnaître la responsabilité des auteurs d’abus atroces, et consoliderait la réputation du Sénégal à la pointe de la protection internationale des droits de l’Homme », estiment-ils dans leur lettre datée du 19 septembre.Les Etats-Unis ont contribué à hauteur d’un million de dollars au financement des Chambres africaines extraordinaires.Lors d’une visite à Dakar en juin 2013, le président Barack Obama avait salué l’engagement du président sénégalais en faveur de la tenue du procès d’Hissène Habré.Les trois sénateurs américains se réjouissent par ailleurs de « l’engagement public du gouvernement sénégalais, en conformité avec le Statut des Chambres, à diffuser le procès pour qu’il soit accessible au peuple tchadien et qu’il montre à une plus large audience qu’une juridiction africaine peut organiser un procès équitable pour des personnes accusées de crimes atroces perpétrés contre des victimes africaines ».En exil au Sénégal depuis décembre 1990, Hissène Habré a été arrêté à son domicile dakarois le 30 juin 2013 et inculpé, deux jours plus tard, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture commis au Tchad durant son régime.Depuis le démarrage de leurs activités en février 2013, les CAE ont déjà effectué quatre commissions rogatoires au Tchad, mais en l’absence des avocats de Hissène Habré qui boycottent les CAE dont ils contestent la légalité. Ils soutiennent notamment que la personne qui a signé, pour le Sénégal, l’accord sur les CAE, n’était pas légalement compétente.ER