Aujourd’hui âgé de 52 ans, Uhuru Kenyatta est poursuivi pour crimes contre l’humanité perpétrés dans son pays lors des violences qui avaient suivi les élections générales de fin 2007.Selon la presse kényane, l’accusé est parti à bord d’un vol régulier de Kenya Airways, en compagnie de son épouse et d’un de ses enfants.Uhuru Kenyatta, qui n’a fait aucune déclaration avant son embarquement, a payé le voyage de sa poche, selon une source à la présidence.La veille, devant une séance extraordinaire de l’Assemblée nationale et du Sénat réunis, Kenyatta avait annoncé sa décision de répondre à la citation à comparaître. Il avait, dans la foulée, précisé que ses pouvoirs seraient délégués, le temps de son séjour à La Haye, au vice-président William Ruto, également poursuivi par la CPI.Pour la plupart des éditorialistes kényans, le président Kenyatta à qui ses homologues africains avaient conseillé depuis longtemps de ne pas se présenter devant la justice internationale, a fait un choix sage. « Il a fait preuve de bon sens en respectant la décision des juges de la chambre, parce que toute autre décision contraire aurait été désastreuse pour lui et pour le pays », écrit le Daily Nation.Uhuru Kenyatta avait déjà comparu devant la CPI mais c’était avant son accession à la magistrature suprême pays en mars 2013.Il sera donc mercredi le premier chef d’Etat en exercice à comparaître devant cette cour internationale.Les juges de la CPI avaient rejeté la semaine dernière une requête urgente du président, qui demandait à ne pas être physiquement présent à l’audience de mercredi, une conférence de mise en état sur l’état d’avancement des préparatifs de son procès.Dans leur décision, les juges ont souligné que cette conférence de mise en état constituait une étape importante dans cette procédure qui semble s’enliser.L’ouverture de ce procès a été reportée à plusieurs reprises suite, notamment, au revirement de témoins clés de l’accusation.De plus, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda accuse les autorités kényanes de ne pas vouloir lui communiquer certains documents. Ce que nie catégoriquement le gouvernement kényan qui affirme coopérer pleinement.ER