Ngudjolo était poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour avoir, selon l’accusation, joué un rôle central dans le massacre, le 24 février 2003, de Bogoro, un villlage de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Il avait été acquitté le 18 décembre 2012, dans le deuxième jugement de l’histoire de la CPI. Le procureur avait fait appel.« Depuis le début, j'ai plaidé non coupable, je n'ai jamais planifié l'attaque sur le village de Bogoro, j'étais infirmier », a plaidé Mathieu Ngudjolo surnommé Chui ou Léopard, en swahili.Pour sa part, le représentant du procureur, Fabricio Guariglia, a soutenu que les juges de première instance avaient fait une mauvaise évaluation des éléments de preuve qui leur avaient été présentés par les parties. La chambre de première instance avait écarté les déclarations de trois témoins « clés » de l’accusation qui avaient témoigné, sous pseudonyme, de la présence de Mathieu Ngudjolo sur les lieux des crimes. Les juges avaient relevé de graves contradictions dans ces témoignages. Lors de sa déposition, Mathieu Ngudjolo avait affirmé qu’il ne se trouvait pas à Bogoro, mais qu’il procédait à un accouchement à Kabutso, une autre localité de l’Ituri. Certes, avaient poursuivi les juges, le milicien « avait une certaine importance au sein du groupement Bedu-Ezekere », un groupe de combattants qui étaient en mesure de lancer des attaques. Cependant, avaient-ils conclu, les preuves du rôle de Ngudjolo sont absentes du dossier. « Le Léopard » avait comparu au départ avec un autre milicien congolais Germain Katanga, mais une disjonction d’affaires avait été décidée par les juges en novembre 2012. Katanga a finalement été condamné à 12 ans de prison après avoir été reconnu coupable de crimes de guerre.ER