Cette rencontre du GIC, la première à Bangui, vient après celle qui s'était tenue en juillet dernier à Addis –Abeba, en Ethiopie.« Mettre fin aux violences contre les civils en République centrafricaine devrait être la priorité numéro une du Groupe international de contact, qui se réunit pour la première fois à Bangui », a estimé Daniel Bekele, directeur de la division Afrique de Human Rights Watch. « Il s'agit d'un moment clé pour que les responsables politiques internationaux disent clairement et fortement que ceux qui tuent, torturent et violent devront un jour faire face à la justice. Le temps de l'impunité est révolu», a poursuivi l'activiste.Parmi les membres du GIC figurent des représentants des Nations unies, de l'Union africaine, de l'Union européenne, de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), des États-Unis, de la France et de la République du Congo, dont le président Denis Sassou Nguesso assure la médiation entre les parties au conflit. La Centrafrique traverse une crise aiguë depuis début 2013, lorsque les rebelles de la Séléka ont pris le pouvoir après une campagne caractérisée par un grand nombre de massacres de civils, de maisons pillées et incendiées et d'autres crimes graves. En 2013, des groupes s'appelant eux-mêmes les Antibalaka, se sont organisés pour combattre la Séléka, mais se sont aussi vite livrés à de nombreuses violations des droits de l'homme.Le cycle meurtrier des violences sectaires s'est aggravé ces derniers mois dans le centre et l'est du pays, en particulier dans les préfectures de Ouaka et de Nana-Gribizi, malgré la signature d'un accord de cessez-le-feu le 23 juillet dernier à Brazzaville, au Congo.En septembre dernier, Human Rights Watch avait documenté le meurtre d'au moins 146 personnes depuis juin dans les villes de Bambari et Bakala (préfecture de la Ouaka), Mbrès (préfecture de Nana-Gribizi) et Dekoa (préfecture de Kémo), ainsi qu'aux alentours de ces villes, toutes situées dans le centre et l'est du pays. Ce chiffre ne représente toutefois qu'une fraction du nombre total de meurtres présumés, étant donné que de nombreux massacres ont eu lieu dans des zones reculées et difficiles d'accès, souligne HRW.L'organisation appelle le GIC à faire une déclaration publique à l'issue de sa réunion, rappelant à tous les acteurs armés que la violence contre les civils doit cesser et qu'ils risquent de faire face à la justice à l'avenir, soit devant une cour nationale ou devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye. Suite à une demande faite par le gouvernement de transition centrafricain, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda a ouvert, en septembre, une enquête sur les crimes les plus graves commis en Centrafrique depuis août 2012. ER