Le rapport est basé sur une enquête menée par le Bureau des droits de l'homme, à la suite d'une demande du Conseil des droits de l'homme en septembre dernier, à l'initiative du gouvernement irakien. Le rapport demande aussi au Conseil des droits de l’homme d’exhorter le Conseil de sécurité de l’ONU à traiter dans les termes les plus forts les informations qui indiquent un génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, et d’envisager de porter la situation en Iraq devant la Cour pénale internationale. Le rapport met également en évidence les violations qui auraient été perpétrées par les forces de sécurité irakiennes et des milices, comme des assassinats, torture et des enlèvements qui peuvent constituer des crimes de guerre. Il a appelé le gouvernement irakien à «enquêter sur tous les crimes décrits dans le rapport et traduire les coupables en justice». Le rapport a également exhorté Bagdad à « devenir partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale et à garantir que les crimes internationaux définis dans ce Statut sont criminalisés dans la législation nationale ». La majeure partie du rapport se concentre néanmoins sur les atrocités commises par l’EIIL. Il documente un éventail de violations commises par l’EIIL contre de nombreux groupes ethniques et religieux en Iraq, dont certaines pourraient, selon le rapport, constituer un génocide. Les abus comprennent les meurtres, la torture, le viol et l'esclavage sexuel, les conversions religieuses forcées et la conscription d'enfants.
Il cite les assassinats ciblés de centaines d'hommes et de jeunes hommes yézidis dans les plaines de Ninewa en août dernier. « Dans de nombreux villages yézidis, la population a été regroupée, » indique le rapport. «Les hommes et les garçons âgés de plus de 14 ont été séparés des femmes et des filles. Les hommes ont ensuite été emmenés et tués par EIIL, tandis que les femmes ont été enlevées comme des « prises de guerre ». (...) Des témoins ont entendu des filles – d’à peine six et neuf ans - crier à l'aide car elles ont été violées dans une maison utilisée par des combattants de l’EIIL ".
L’EIIL a également infligé un traitement brutal à d'autres groupes ethniques, indique le rapport, notamment les chrétiens, les Kaka'e, les Kurdes, les Mandéens, les chiites et les Turkmènes.
JC/FS Pour lire le rapport: http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=15720&LangID=F