Charles Taylor a été reconnu coupable de crimes contre l’humanité pour son appui aux rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) durant le conflit en Sierra Leone (1991-2002).
Sa demande d’être envoyé purger sa peine dans une prison rwandaise hébergeant d’autres condamnés du TSSL avait été rejetée en première instance le 30 janvier dernier.
Le condamné avait alors demandé, dans une requête datée du 6 février, l’autorisation de faire appel, ce que vient de lui refuser le juge Philip Waki, président du Mécanisme résiduel du Tribunal spécial pour la Sierra Leone.
Le juge estime que la défense de l’ancien président n’a pas démontré des « circonstances exceptionnelles » ni « préjudice irréparable » autorisant l’examen de la requête en appel.
Ses avocats justifiaient notamment leur requête par l’impossibilité pour Charles Taylor de recevoir de la visite de sa femme et de ses trois dernières filles.
Les services d'immigration britanniques refuseraient de leur délivrer un visa, arguant qu'elles risquent de rester en Angleterre après leur visite.
Charles Taylor est le premier ex-chef d'État à avoir comparu devant un tribunal international ou hybride pour des accusations de crimes graves commis en violation du droit international, depuis le procès de Nuremberg contre les responsables nazis après la Seconde Guerre mondiale.
La confirmation de sa condamnation, en septembre 2013, a marqué la fin des travaux du TSSL, un tribunal hybride officiellement créé en 2002 par les Nations unies et le gouvernement de la Sierra-Leone afin de juger les principaux auteurs présumés des violations du droit international et sierra-léonais commis sur le territoire du pays depuis le 30 novembre 1996.
Diplômé en économie du Bentley College dans le Massachusetts, aux Etats-Unis, Charles Taylor a été président du Liberia de 1997 à 2003. Il a été arrêté au Nigéria le 29 mars 2006 et transféré à La Haye, trois mois plus tard, dans le cadre d’un accord entre le TSSL et les autorités néerlandaises.
ER/JC