Yémen: Amnesty demande à l'ONU une enquête sur de possibles crimes de guerre

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Amnesty International a appelé mardi l'ONU à lancer une enquête sur de possibles crimes de guerre commis durant le conflit au Yémen où 4.300 personnes ont péri depuis mars.

Dans un rapport intitulé "Aucun endroit sûr pour les civils: raids aériens et attaques au sol au Yémen", l'ONG souligne que "toutes les parties au conflit font délibérément preuve d'un mépris impitoyable pour la sécurité des civils".

"Les civils du sud du Yémen se retrouvent pris sous les feux croisés meurtriers des groupes Houthis et anti-Houthis, tout en vivant sous la menace constante des frappes aériennes de la coalition" arabe menée par l'Arabie saoudite, dénonce l'organisation.

Ryad a pris fin mars la tête d'une coalition arabe pour empêcher les rebelles chiites Houthis de s'emparer de la totalité du Yémen, alors que ces derniers avaient déjà conquis de vastes territoires et étaient entrés dans Aden (sud), dernier refuge du président Abd Rabbo Mansour Hadi, contraint alors de prendre la fuite.

Le rapport d'Amnesty décrit "la mort et la destruction semées dans les villes de Taëz et Aden par des attaques illégales imputées à tous les camps, et qui sont susceptibles de constituer des crimes de guerre".

Les violents combats entre rebelles et loyalistes à Taëz, troisième ville du Yémen, ont fait plus de 80 morts lundi et dimanche, selon des sources militaires.

Concernant la coalition, l'ONG fait état notamment de huit frappes ayant coûté la vie à au moins 141 civils et blessé 101 autres, pour la plupart des femmes et des enfants.

"Les éléments recueillis montrent que des zones densément peuplées comprenant des logements civils, une école, un marché et une mosquée ont été délibérément visées", critique l'ONG.

Amnesty souligne parallèlement que de nombreuses attaques au sol menées par les Houthis ou les anti-Houthis "semblent avoir été lancées depuis des quartiers civils, en violation du droit international humanitaire", faisant de nombreuses victimes parmi les habitants.

"Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies doit créer une commission d'enquête internationale chargée de mener une investigation indépendante et impartiale sur les crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit", réclame l'ONG.

"Si la communauté internationale échoue à enquêter et à juger les agresseurs, il est très probable que de telles attaques (...) se poursuivent", a-t-elle averti.