L’actualité de la justice transitionnelle a été dominée par l’accord de paix au Sud Soudan qui prévoit un ensemble de procédures de réconciliation et de refondation de ce nouveau pays, la plus jeune nation du monde. Ainsi, les signataires "s'excusent sans réserve auprès du peuple sud soudanais pour les souffrances et la détresse" causées par le conflit, marqué par des massacres et atrocités, qui a fait des dizaines de milliers de morts et chassé de chez eux quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais. Une "Commission vérité, réconciliation et guérison" est chargée de "recenser les violations des droits humains, les transgressions de l'Etat de droit et les abus de pouvoir" depuis 2005, date de la signature d'un accord de paix avec Khartoum ayant abouti à l'indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.
Mais, tous ces engagements paraissent aussi virtuels que vertueux. L’accord signé mercredi par le président sud-soudanais Salva Kiir qui avait déjà été ratifié le 17 août par les rebelles a été violé aussitôt conclu notamment par les forces gouvernementales. Et, les accords de paix précédents sont tous restés lettre morte.
Autre transition difficile : la Centrafrique où des ONG ont demandé instamment dans une lettre ouverte l’instauration d’une Cour pénale spéciale pour juger les crimes de guerre commis dans ce pays. Mais, preuve des limites de l’engagement international dans ce pays, l’ONU a nommé un nouveau représentant en raison des accusations multiples et réitérées avancées contre les militaires de la force des Nations Unis en Centrafrique, la Minusca. Lors de sa première conférence de presse hebdomadaire à Bangui, le nouvel envoyé de l’ONU Parfait Onanga-Anyanga a insisté mercredi sur « la politique de la tolérance zéro » pour les abus sexuels. Le diplomate gabonais a été nommé à ce poste le 14 août dernier après la démission du général sénégalais Babacar Gaye. Ce dernier avait dû quitter ses fonctions suite à des allégations de viols et d’exploitation sexuelle portées contre des Casques bleus de la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA).
«Les abus sexuels seront intolérables. La politique de tolérance zéro en matière d'exploitation et d'abus sexuel doit être la clé de voûte de protection des populations, l'âme de notre mandat. », a promis Onanga-Anyanga. Quis custodiet ipsos custodes? Qui gardera les gardiens.
Autre transition compromise, la Tunisie où le Président au nom de la réconciliation nationale entend blanchir les caciques de l’ancien régime des accusations de corruption et de malversations. La Présidente de l’Instance de Vérité et Dignité Sihem Bensedrine, les ONG, des militants de la société civile s’insurgent contre cette impunité mais Béji Caied Essebsi fort du soutien de son parti peuplé de Benalistes et des islamistes d’Ennahdah devrait arriver à ses fins.