Un député tamoul va diriger l'opposition au parlement du Sri Lanka pour la première fois en 32 ans, a annoncé le président de l'Assemblée jeudi.
Cette première intervient six ans après l'écrasement de la rébellion des Tigres tamouls en 2009, après 37 ans de lutte séparatiste.
Rajavarothiam Sampanthan est le premier député de cette minorité à conduire l'opposition depuis 1983 quand les parlementaires tamouls avaient démissionné en masse pour protester contre une nouvelle loi les obligeant à dénoncer le séparatisme.
Agé de 82 ans, ce parlementaire est à la tête de l'Alliance nationale tamoule (TNA), arrivé en troisième position aux législatives en août avec 16 sièges sur 225.
"Je reconnais Rajavarothiam Sampanthan comme chef de l'opposition," a dit le président de l'Assemblée Karu Jayasuriya.
Le président sri-lankais Maithripala Sirisena, élu en janvier, a promis d'encourager la réconciliation et d'enquêter sur les crimes qu'aurait commis l'armée lors de la campagne militaire ayant mis fin à la rébellion tamoule en 2009, quand l'ancien homme fort, Mahinda Rajapakse était au pouvoir.
Sirisena a récemment exhorté le parlement à prendre "des décisions politiques difficiles pour assurer l'harmonie ethnique et réussir la réconciliation".
La TNA est favorable à une enquête nationale sur ces crimes de guerres et réclame une nouvelle Constitution pour "restaurer la démocratie et la justice".
Sampanthan a indiqué mardi que son parti demanderait une plus grande autonomie pour la minorité tamoule qui souffre, selon lui, d'une forte discrimination de la part de la majorité cinghalaise.
Les deux principaux partis cinghalais se sont mis d'accord en août pour constituer un gouvernement de coalition, un changement majeur dans un pays encore tenu fermement il y a quelques mois par Rajapakse. Ce dernier a refusé de rejoindre cette coalition.