La CPI recommande d'ouvrir les audiences contre Ongwen en Ouganda

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Des juges de la CPI ont recommandé jeudi que l'audience de confirmation des charges contre Dominic Ongwen, l'un des principaux chef de la sanguinaire rébellion de la LRA, se tienne en Ouganda où il est accusé d'avoir commis des crimes contre l'humanité.

Cette recommandation a été effectuée avec l'appui de l'accusation et de la défense, dans le but de rapprocher "les procédures de la Cour des communautés affectées par les crimes allégués", a souligné la Cour pénale internationale dans un communiqué.

Les juges ont par ailleurs mis officiellement fin aux poursuites contre Okot Odhiambo, un autre chef de l'Armée de résistance du Seigneur, après avoir reçu des informations concernant son décès.

Son cadavre avait été exhumé par les autorités ougandaises en mars et identifié grâce à des tests ADN : selon Kampala, il est mort en octobre 2013 en République centrafricaine.

Okot Odhiambo était notamment soupçonné d'avoir orchestré le massacre de 300 civils lors de l'attaque du camp de déplacés de Barlonyo, dans le nord de l'Ouganda, en février 2004.

Odhiambo était poursuivi par la CPI depuis 2005 en compagnie des chefs Vincent Otti, Dominic Ongwen et du tristement célèbre Joseph Kony.

Vincent Otti est toujours officiellement recherché mais il aurait été abattu en 2007 sur les ordres de Joseph Kony, désormais le dernier chef de la LRA toujours en fuite.

Dominic Ongwen, environ 40 ans, est accusé de sept crimes contre l'humanité et crimes de guerre, notamment pour meurtre, réduction en esclavage et traitements cruels.

La CPI doit désormais "consulter les autorités ougandaises et prendra une décision en temps voulu".

L'audience de confirmation des charges, destinée à déterminer si le procureur dispose de suffisamment de preuves pour un procès, doit débuter le 21 janvier et devrait durer de trois à cinq jours.

Créée dans la deuxième partie des années 80, la LRA opérait dans le nord de l'Ouganda, où elle a multiplié les exactions - enlèvements d'enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils.

Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l'armée ougandaise avant de s'éparpiller et de semer la terreur dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique.

Dominic Ongwen est lui-même un ancien enfant soldat. Il avait été enlevé à l'âge de 10 ans sur le chemin de retour de l'école.

Selon l'ONU, depuis sa création la rébellion a tué plus de 100.000 personnes en Afrique centrale et enlevé plus de 60.000 enfants.