Le corps d'un homme a été découvert lundi en Côte d'Ivoire, portant à deux le nombre de victimes des violences qui ont suivi la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature du président sortant Alassane Ouattara à l'élection présidentielle d'octobre, a appris l'AFP de sources concordantes.
Jeudi et vendredi, des manifestations contre la candidature de M. Ouattara, menées par une partie de opposition favorable à l'ancien président Laurent Gbagbo, avaient dégénéré en affrontements dans plusieurs villes du pays.
Un homme âgé avait été tué et plusieurs personnes avaient été blessées à Logouata, petit village située dans la région natale de l'ancien président (250 km au nord-ouest d'Abidjan).
Lundi le corps d'un homme porté disparu depuis jeudi a été retrouvé dans un champ par un promeneur, selon un habitant de Logouata qui a souhaité conserver l'anonymat. "Il a été tué, son corps était tailladé à la machette", a-t-il précisé ajoutant que "les habitants avaient averti l'Onuci (mission onusienne en Côte d'Ivoire) et les autorités".
La situation reste tendue, selon les témoignages de plusieurs habitants.
Le Conseil constitutionnel ivoirien a établi le 9 septembre la liste définitive des 10 candidats à la présidentielle, autorisant notamment M. Ouattara à briguer un deuxième mandat face à une opposition morcelée.
Le président sortant est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation de la Côte d'Ivoire après la crise postélectorale qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Outre la région natale de M. Gbagbo, des troubles avaient eu lieu à Bonoua (60 km à l'est d'Abidjan), la ville natale de son épouse Simone Gbagbo, qui purge une peine de 20 ans de prison alors que des bus avaient été vandalisés à Yopougon, grand quartier populaire pro-Gbagbo de l'ouest d'Abidjan.
Grand absent de la prochaine présidentielle du 25 octobre, M. Gbagbo attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011.
Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par son refus de reconnaître sa défaite.