Figure de la vie politique ivoirienne, Kouadio Konan Bertrand, un des dix candidats à la présidentielle du 25 octobre, a demandé mardi au président sortant Alassane Ouattara, qui brigue un deuxième mandat, de dialoguer en vue d'une "élection apaisée".
"J'appelle au dialogue (...) qui sauve des vie et préserve la paix. (...) Si on doit aller à une élection apaisée, il faut décrisper l'atmosphère", a affirmé Kouadio Konan Bertrand, dit KKB, réputé pour son franc-parler, lors d'une conférence de presse à Abidjan.
Le président sortant est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation de la Côte d'Ivoire, après la crise qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur Laurent Gbagbo. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois dans des violences causées par le refus de celui-ci de reconnaître sa défaite.
Ancien leader de la Jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), qui a soutenu M. Ouattara au second tour en 2010, KKB fait désormais partie de la Coalition nationale pour le changement (CNC), qui regroupe des opposants au président Ouattara.
"Il faut un dialogue (...) Chacun vient avec ses revendications. Si on fait preuve de génie, on trouvera une solution sans qu'on soit obligé de se tuer les uns les autres", a déclaré M. Kouadio Konan.
S'il n'a pas voulu entrer dans le détail des revendications, il a néanmoins dénoncé "une mise en parenthèse des expressions démocratiques les plus élémentaires (...) intimidations de toutes sortes, violations des libertés publiques, arrestations arbitraires, emprisonnements d'opposants, abus de pouvoir".
Il a notamment réclamé la mise en place "d'une Commission électorale indépendante", d'un "processus (électoral) transparent", la sécurisation de l'élection, la libération de leaders d'opinion emprisonnés et "le retour des Ivoiriens en exil".
Le Conseil constitutionnel a établi le 9 septembre la liste définitive des 10 candidats à la présidentielle, autorisant notamment M. Ouattara à briguer un deuxième mandat face à une opposition morcelée.
Des manifestations contre la candidature de M. Ouattara ont dégénéré dans plusieurs villes en affrontements entre militants pro-Gbagbo et Dioulas (ethnie à majorité musulmane dont est issue M. Ouattara) qui ont fait deux morts et plusieurs blessés dans l'Ouest.
Grand absent de la prochaine présidentielle du 25 octobre, M. Gbagbo attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011.
Le président Ouattara a lui appelé dimanche à une élection "démocratique" et "apaisée".