Le président sud-africain Jacob Zuma a laissé la porte ouverte mardi à une nouvelle visite de son homologue soudanais Omar el-Béchir, poursuivi pour génocide par la Cour pénale internationale (CPI), quelques mois après sa venue au sommet de l'Union africaine en Afrique du Sud, sans être inquiété.
Le président Zuma, qui s'adressait à la presse en marge d'une rencontre avec des diplomates étrangers, a rappelé que le Soudan était un pays membre du forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC), qui doit tenir un sommet à Johannesburg en décembre.
"Ainsi, il est attendu que le gouvernement soudanais participe" au sommet qui réunit la Chine et 50 états africains, a-t-il ajouté.
Poursuivi pour génocide et crimes de guerres par la CPI, M. Béchir s'était rendu mi-juin à Johannesburg pour participer au sommet de l'Union africaine.
Un tribunal de Pretoria lui avait interdit de quitter le territoire, dans l'attente d'un jugement définitif, mais le gouvernement n'avait pas tenu compte de cet ordre et l'avait laissé reprendre son avion depuis une base militaire.
La semaine dernière, la CPI a demandé à l'Afrique du Sud d'expliquer avant le 5 octobre "ses vues sur les événements entourant la présence d'Omar el-Béchir au sommet de l'Union africaine à Johannesburg les 13, 14 et 15 juin 2015".
"Nous étudions actuellement cette demande. Nous prendrons ensuite une décision sur la suite des événements, si nécessaire", a affirmé le président Zuma.
Les allées et venues d'Omar el-Béchir en Afrique du Sud en juin avaient déclenché une vive polémique.
Le principal parti d'opposition, l'Alliance Démocratique, avait même déposé, en vain, une motion de censure pour destituer Jacob Zuma, estimant qu'il avait aidé "un meurtrier de masse" à échapper à la justice.
Suite à la polémique, fin juin, le gouvernement sud-africain avait laissé entendre qu'une sortie de la CPI était envisageable.
Omar el-Béchir, inculpé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour qui a fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés, échappe à la justice internationale depuis 2009.