La justice sud-africaine a rejeté mercredi la demande du gouvernement de faire appel de la décision de justice qui lui avait ordonné d'arrêter le président soudanais Omar el-Béchir lors de sa visite en juin à Johannesburg, une décision que Pretoria avait ignorée.
Le président soudanais est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour (ouest du Soudan) qui a fait plus de 300.000 morts. Il échappe à la justice internationale depuis 2009.
En juin, alors qu'Omar el-Béchir participait en Afrique du Sud à un sommet de l'Union africaine, un tribunal de Pretoria lui avait interdit de quitter le territoire, dans l'attente d'un jugement définitif. Le gouvernement sud-africain n'avait cependant pas tenu compte de cet ordre et l'avait laissé reprendre son avion depuis une base militaire, provoquant une vive polémique.
"Nous estimons que la demande d'appel n'a pas de chance d'aboutir", a déclaré mercredi le juge Hans Fabricius de la Haute Cour de Pretoria. Par conséquent, "la demande de faire appel a été rejetée, et l'Etat devra s'acquitter des frais judiciaires", a-t-il ajouté.
Le ministère de la Justice a indiqué qu'il allait étudier la possibilité de saisir la Cour suprême d'appel dans cette affaire. "Nous allons compiler un dossier substantiel. Nous disposons de 20 jours pour le soumettre", a déclaré le porte-parole du ministère Mthunzi Mhaga.
Mardi, le président sud-africain Jacob Zuma a laissé la porte ouverte à une nouvelle visite de son homologue soudanais Omar el-Béchir, à l'occasion d'un sommet Chine-Afrique qui se tiendra en décembre à Johannesburg.
La semaine dernière, la CPI avait demandé à l'Afrique du Sud d'expliquer avant le 5 octobre "ses vues sur les événements entourant la présence d'Omar el-Béchir au sommet de l'Union africaine à Johannesburg les 13, 14 et 15 juin 2015".