Le gouvernement sri-lankais a promis de porter "l'attention voulue" au rapport accablant de l'ONU publié mercredi sur les crimes commis pendant le conflit avec les Tigres tamouls, se gardant cependant d'accepter une enquête internationale.
Le gouvernement s'est dit ouvert au dialogue avec le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, après la publication de ce rapport qui dénonce des dizaines de milliers de disparitions forcées.
Publié à Genève, ce rapport recommande la constitution d'"un tribunal spécial hybride intégrant des juges, des procureurs, des avocats et des enquêteurs internationaux", considérant qu'un tribunal national n'aurait "aucune chance de surmonter les suspicions alimentées par des décennies" de conflit.
La guerre civile au Sri Lanka, qui a duré 37 ans, a fait plus de 100.000 morts et a pris fin en 2009 avec l'écrasement de la rébellion séparatiste des Tigres tamouls.
L'ONU estime que les dizaines de milliers de disparitions forcées "ont été menées dans le cadre d'une attaque large et systématique contre la population civile".
Le gouvernement sri-lankais "a pris note de l'enquête de l'ONU au Sri Lanka et va s'assurer que son contenu et ses recommandations recevront l'attention voulue de la part des autorités", a-t-il réagi dans un communiqué.
Il a promis "d'assurer un dialogue avec toutes les parties prenantes, en particulier les victimes du conflit" mais aussi les différentes communautés, les organisations internationales "avec l'objectif d'aboutir à une réconciliation et une paix durables".
Colombo ne dit pas cependant s'il acceptera la venue, souhaitée par l'ONU, d'experts internationaux pour participer à une éventuelle enquête sur ces crimes de guerre, une avancée que les précédents gouvernements ont également refusée.
Le président sri-lankais Maithripala Sirisena, élu en janvier, a promis d'encourager la réconciliation et d'enquêter sur les crimes qu'aurait commis l'armée lors de la campagne militaire ayant mis fin à la rébellion tamoule en 2009, quand l'ancien homme fort, Mahinda Rajapakse, était au pouvoir.
Les responsables politiques tamouls du Sri Lanka ont déclaré mardi qu'ils rejetteraient toute enquête réalisée sans soutien international.