Vingt-trois personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi près de Beni, dans un nouveau massacre attribué aux rebelles ougandais sévissant dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé un administrateur local.
Deux nouvelles tueries ont eu lieu à Mbau et dans ses environs, à une vingtaine de kilomètres au nord de la ville de Beni, a déclaré à l'AFP Amisi Kalonda, administrateur du territoire de Beni joint par téléphone depuis Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
Ces attaques ont eu lieu entre 18H00 et 21H00 (16H00 à 19H00 GMT), a précisé M. Kalonda: "cinq personnes ont été tuées par de présumés ADF" (acronyme anglais des rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées) à Mbau, puis "les ADF ont tué 18 autres personnes" à l'ouest de la ville.
Un porte-parole militaire, le major Victor Masandi, a déclaré que les Forces armées de la RDC (FARDC) "ont eu des échanges de tirs nourris à l'arme lourde aux environs de Mbau" dans la nuit, mais il n'a pas fourni de bilan des pertes humaines ou des blessés dans ces combats.
Emmanuel Tore, enseignant à Mbau, a confirmé avoir entendu mercredi soir "des tirs à l'arme lourde". "Nous nous sommes confinés dans nos maisons" plutôt que de courir le risque d'une fuite nocturne, a-t-il dit.
Place commerciale importante à 250 km au nord de Goma, en particulier pour le commerce et le trafic du bois dans la région des Grands Lacs, Beni compte environ 500.000 habitants.
Les rebelles ADF sont accusés d'avoir tué plus de 300 civils depuis le mois d'octobre, dans la ville et ses alentours.
Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'Homme en RDC (BCNUDH) a publié mercredi un rapport notant que les crimes commis par ces miliciens dans la région de Beni "ont été systématiques et d'une extrême brutalité" et "pourraient constituer, de par leur type et leur nature, des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité".