Angola: reprise du procès du journaliste Rafael Marques

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Le procès à huis clos du journaliste angolais Rafael Marques, poursuivi par sept généraux pour "dénonciation calomnieuse", a repris avec son audition jeudi à Luanda après l'échec de discussions sur un accord à l'amiable.

"Il n'y a aucun accord avec les généraux", a déclaré à l'AFP le journaliste et militant anti-corruption, revenant sur ses déclarations faites lors de la dernière audience, le 23 avril. Il avait alors annoncé une possible résolution à l'amiable de l'affaire.

"Rafael Marques confirme et réaffirme toutes les accusations présentées dans son ouvrage", a indiqué son avocat, David Mendes.

Dans son livre "Les Diamants du Sang: Torture et Corruption en Angola", le journaliste accuse les sept généraux d'avoir cautionné des "crimes contre l'humanité" contre la population de la région diamantifère des Lundas, dans le nord-est de l'Angola.

Avant de publier son ouvrage, M. Marques a contacté les personnes incriminées, notamment les dirigeants des sociétés minières et du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA, le parti au pouvoir), pour les informer de son travail, a expliqué l'avocat du journaliste.

Pour lui, la plainte contre son client ne tient pas et vise seulement à "améliorer l'image" des généraux.

Sollicités par l'AFP lors d'une interruption de séance, les deux avocats représentant les généraux n'ont pas souhaité s'exprimer.

Rafael Marques affirme dans son livre que des violences, tortures et homicides ont été perpétrés par les entreprises d'extraction de diamants ou par leur société de sécurité, détenues par les généraux.

La Société minière du Cuango et ITM-Mining sont notamment visées, ainsi que Teleservice en tant que société de sécurité contractée par les deux premières.

Parmi les sept généraux incriminés, figurent un très proche du président José Eduardo dos Santos, le ministre d'Etat et chef de la Maison militaire, le général Manuel Helder Vieira Dias Junior "Kopelipa", mais aussi deux anciens commandants en chef de l'armée.

Les généraux, qui nient toute responsabilité dans les crimes exposés, demandent 1,2 million de dollars de dommages et intérêts.