Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé lundi à Gagnoa (ouest) au "pardon" et promis de renforcer la cohésion nationale mise à mal après une crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts.
"Nous devons avoir la grandeur et l'humilité de savoir pardonner", a déclaré M. Ouattara, au deuxième jour de sa visite à Gagnoa, ville natale de son prédécesseur Laurent Gbagbo.
"Je mettrai tout en oeuvre pour renforcer la cohésion nationale, pour que l'union soit notre objectif", a poursuivi le président ivoirien lors d'une rencontre avec les chefs coutumiers.
"Nous demandons pardon à la nation, la crise a certes pris fin mais la tension qu'elle a engendrée demeure entretenue par des esprits chagrins et irresponsables", a déploré Joseph Gadji Dagbo au nom des chefs traditionnels de la région.
La région de Gagnoa (230 km au nord-ouest d'Abidjan) a été à la mi-septembre dernier le théâtre de violentes manifestations qui ont fait deux morts et plusieurs blessés, en réaction à l'annonce de la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de l'actuel président aux élections du 25 octobre.
Dimanche, Alassane Ouattara a lancé à Daloa (ouest), au premier jour de sa tournée, un "message de réconciliation nationale" et appelé les Ivoiriens à des élections "apaisées".
"Nous sommes très heureux parce que le thème de la visite était: Gagnoa-Alassane Ouattara, dialogue pour un départ nouveau", s'est félicité l'ancien ministre et cadre de la région Maurice Kacou Guikahué.
"Un discours apaisé de part et d'autre constituait l'enjeu de cette visite et c'est ce qui s'est passé", a-t-il poursuivi.
La tournée de M. Ouattara à Gagnoa a coïncidé avec l'organisation d'une manifestation de ses principaux adversaires à la présidentielle qui ont réclamé lundi à Abidjan un "accès équitable aux médias publics".
Le président sortant est le favori de ce scrutin crucial pour la stabilisation du pays après la crise post-électorale qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur Laurent Gbagbo.
Ce dernier attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l'ouverture de son procès le 10 novembre pour crimes contre l'humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011. Plus de 3.000 Ivoiriens étaient morts en cinq mois de violences causées par son refus de reconnaître sa défaite.