La Coalition des Femmes Leaders de Côte d’Ivoire a tenu lundi sont premier forum « Les femmes s’engagent et se font entendre ». Un rendez-vous pour rendre la présidentielle du 25 octobre féminine et sereine. « Pour éviter que 2015 ne soit une copie de 2010 il faut montrer que les femmes ont envie d’en finir avec un environnement de violence » explique Agnès Kaidry l’une des figures du mouvement et responsable du Réseau des Femmes Journalistes et des Professionnelles de la Communication. Elle rappelle qu’il y a cinq ans les femmes représentaient 52% des électeurs. Des femmes victimes de la crise postélectorale, renchérit Fanta Doumbia de l’Organisation des Femmes Actives. L’association a recensé 766 victimes de viols ou de violences dont 109 sont mortes. Des femmes qui ont dû bien souvent cesser de travailler ou assumer la survie de leur famille après la mort de leur mari dans le conflit. Dans ce contexte le projet est né spontanément, d’une volonté commune, assure la Professeur Rita Kakou Yao de l’Association des Femmes Chercheures : « cette tribune est un moyen pour les femmes de s’engager politiquement, de faire valoir leur droit de citoyenne ». Avec Fanta Doumbia de l’Organisation des Femmes Actives quatrième pilier de la Coalition, toutes luttent pour faire entendre la voix des femmes auprès des candidats.
« Nous voulons avoir notre mot à dire dans les décisions », Mariam Dao Gabala présidente de la coalition dit s’exprimer au nom des femmes ivoiriennes. Celle qui préside le mouvement parle d’une voix calme et posée les mains croisées sur sa robe noire et blanche. Le projet de la Coalition des Femmes Leaders est simple: débattre chaque soir avec un candidat différent pendant deux bonnes heures. Le but étant de les questionner sur leur programme mais aussi sur leurs engagements vis-à-vis des femmes. Agnès Kraidy est satisfaite, les dix papabile ont répondu à leur invitation, la femme de médias prévient: «un candidat qui ne vient pas a notre invitation nous montre bien qu’il ne mérite pas qu’on porte notre choix sur lui, il affirme une sorte de mépris vis à vis des citoyennes». Le premier face à face a eu lieu lundi au huppé Ivoire Golf Club avec comme invitée, cela va de soi, l'une des deux femmes candidate, l'ancienne ministre Henriette Lagou. L’auditoire était attentif bien que clairsemé. Les « Femmes Leaders » comptent faire mieux d’ici la dernière soirée, le 8 octobre. Soirée qui sera consacrée au président sortant Alassane Ouattara.
Atteindre toutes les femmes
« Cette idée est totalement novatrice, un tel projet permet aux femmes d’où qu’elles viennent, où quelles soient de poser les questions qu’elles estiment essentielles pour leur vie, leurs besoins et leurs aspirations de femmes » souligne Agnès Kraidy. Un partenariat avec l’école des radios Studio Mozaik a été signé pour retransmettre les débats dans plus de 40 radios partenaires à travers le pays. Les journalistes des antennes locales se chargent également d’enregistrer les questions des citoyennes qui résident en régions. « Les femmes se donnent par là les moyens de questionner les candidats en leur disant voilà ce que nous voulons (…) ce sont les femmes d’Abidjan, de Man, de Kong, de Guiglo, de Duékoué et de Bangolo qui par le canal de Studio Mozaik vont faire remonter leurs attentes et leurs aspirations ». Les débats sont filmés, diffusés « cette fois les candidats ne pourront pas se défiler, on aura des preuves pour s’assurer qu’ils tiennent les engagement pris ici » conclut Agnès Kraidy.