Côte d'Ivoire : Amnesty demande la "fin des arrestations arbitraires"

1 min 31Temps de lecture approximatif

Amnesty International a appelé la Côté d'Ivoire à "mettre fin aux arrestations arbitraires d'opposants (...) à l'approche de la présidentielle" du 25 octobre, dans un communiqué publié lundi.

"La Côte d'Ivoire doit mettre fin à la vague d'arrestations arbitraires d'opposants politiques et au recours à toute forme de mauvais traitements", écrit l'organisation de défense des Droits de l'Homme.

"Une soixantaine de personnes dont plusieurs cadres de l'opposition, ont été arrêtées depuis la mi-septembre, suite à la publication par le conseil constitutionnel de la liste des candidats à l'élection présidentielle (...) Au moins trente sont toujours en détention", souligne Amnesty.

"Certains ont subi de mauvais traitements lors de leur arrestation et étaient détenus au secret pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à un avocat ou à des soins médicaux", accuse Amnesty.

"Les récurrentes arrestations et détentions arbitraires d'opposants politiques créent un climat de peur qui compromet l'exercice de la liberté d'expression" selon Amnesty.

Le Conseil constitutionnel ivoirien a établi le 9 septembre la liste définitive des 10 candidats à la présidentielle, autorisant notamment le président sortant Alassane Ouattara à briguer un deuxième mandat.

Une partie de l'opposition favorable à l'ex-président Laurent Gbagbo, qui attend dans une cellule son procès à la Cour pénale internationale (CPI), conteste l'éligibilité de M. Ouattara et avait appelé à des marches.

Certaines ont dégénéré en des affrontements intercommunautaires qui ont fait deux morts près de Gagnoa (300 km à l'ouest d'Abidjan), la région natale de M. Gbagbo.

Amnesty dénonce notamment l'arrestation de Samba David, membre de la Coalition nationale pour le changement (CNC) qui s'oppose au président Ouattara. Il a été condamné à six mois de prison ferme pour avoir appelé à ces marches, a appris l'AFP samedi.

"Samba David, a été arrêté le 13 septembre à son domicile (...). Sa maison a été saccagée et il a été frappé à coups de crosse, y compris au niveau des organes génitaux. Il a été détenu au secret pendant deux jours sans accès à un médecin", affirme Amnesty.

Le président Ouattara fait figure de grand favori pour ce scrutin jugé crucial pour la stabilisation du pays, après la crise post-électorale de 2010-2011, épilogue sanglant d'une décennie de tensions politico-militaires.

Plus de 3.000 Ivoiriens sont morts en cinq mois de violences causées par le refus de Gbagbo de reconnaître la victoire de Ouattara à la présidentielle de novembre 2010.