Frappe sur un hôpital de MSF: l'ONU pas pressée de mener sa propre enquête

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Les Nations unies ne sont pas pressées de mener une enquête indépendante sur le raid aérien américain qui a tué 22 personnes à l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz, en Afghanistan, ont indiqué lundi des responsables à l'ONU.

Interrogé sur la demande de MSF d'une enquête internationale indépendante, le porte-parole de l'ONU s'est borné à rappeler que le secrétaire général Ban Ki-moon avait appelé à une enquête "complète et impartiale".

"Il est encore tôt", a estimé Stéphane Dujarric, "nous attendons de voir ce qui résulte des enquêtes officielles des Etats-Unis, de l'Otan et probablement du gouvernement afghan" avant d'aller éventuellement plus loin.

"Nous cherchons à obtenir une enquête crédible et impartiale, c'est tout ce que nous pouvons dire aujourd'hui", a-t-il ajouté.

Ces propos semblent contredire la première réaction de l'ONU samedi. Le Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme Zeid Ra'ad Al Hussein avait alors déclaré que le bombardement "devait faire l'objet d'une enquête rapide, minutieuse et indépendante".

Il avait jugé cette frappe "inexcusable" et "possiblement criminelle", rappelant qu'attaquer un hôpital "pourrait constituer un crime de guerre".

Cette déclaration avait été faite avant que les Etats-Unis ne reconnaissent officiellement leur responsabilité dans ce bombardement.

Le nouveau président du Conseil de sécurité pour octobre, l'ambassadeur espagnol Roman Oyarzun Marchesi, s'est montré très prudent en présentant à la presse le programme de sa présidence.

Notant que le président américain Barack Obama avait ordonné "une enquête portant sur les faits", il a estimé qu'il fallait attendre.

"Il faudra attendre les prochains jours pour voir si le Conseil de sécurité prend ou non la décision" de se saisir de cette affaire, a-t-il dit.

Pour l'instant, le Conseil n'a pas publié de déclaration ni convoqué de réunion sur cette affaire.

Selon l'Otan, le bombardement a été effectué par les Etats-Unis "à la demande" des forces afghanes.

MSF a jugé ces explications "insuffisantes" et a réclamé une enquête "exhaustive et transparente" menée par un "organisme international indépendant".