CPI: l'ex-chef de milice Katanga demande une réduction de sa peine

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L'ancien chef de milice congolais Germain Katanga a demandé mardi aux juges de la CPI de réduire sa peine de 12 ans de prison pour complicité dans la destruction en 2003 d'un village du nord-est de la RDC.

"Germain Katanga a démontré, à plusieurs reprises, sa volonté de collaborer avec la Cour: il a été condamné sur la base d'informations qu'il avait lui-même fournies à la Cour et a renoncé à interjeter appel", a affirmé devant les juges son avocat David Hooper.

La Cour pénale internationale (CPI) avait jugé en mars 2014 que Germain Katanga, 37 ans, s'était rendu coupable de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon les juges, il avait facilité et coordonné l'approvisionnement en armes des membres de sa milice qui avait attaqué le 24 février 2003 le village de Bogoro, tuant 200 personnes environ, par balle ou à la machette.

Surnommé Simba (le lion) pour sa férocité, Germain Katanga était le commandant des Forces de résistance patriotiques en Ituri (FRPI), une milice créée fin 2002 avec un soutien ougandais et dont de nombreux membres, des ethnies lendu et ngiti, sont soupçonnés d'avoir participé à des massacres à caractère ethnique dirigé contre des Hema, une autre ethnie de la région.

Selon les règles de la Cour, les personnes condamnées ayant purgé les deux tiers de leur peine peuvent en demander la réduction aux juges. Le temps passé en détention avant le jugement, soit sept ans pour M. Katanga, est déduit de la peine.

Selon la défense, les "remords sincères" de M. Katanga, tout comme sa situation familiale stable (il est père de six enfants) et les possibilités de réinsertion sociales, peut-être dans l'agriculture, font de l'ancien chef de milice un bon candidat à une réduction de peine.

L'accusation "ne s'oppose pas à cette réduction de peine", a affirmé aux juges une représentante du bureau du procureur, Helen Brady, soulignant néanmoins que Germain Katanga n'avait pas "fait un seul geste pour indemniser les victimes".

Les affrontements interethniques entre milices qui se disputent les terres de l'Ituri ont débuté en 1999 et ont, selon l'accusation, "dévasté" la zone. Selon les ONG, ces violences ont fait plus de 60.000 morts.