Le bombardement meurtrier mené par l'aviation américaine sur l'hôpital de MSF à Kunduz, dans le nord-est de l'Afghanistan, n'était "pas une erreur", contrairement aux affirmations de l'armée américaine, a estimé mardi le président de Médecins sans frontières France.
"Je ne pense pas que c'était une erreur des Américains, je suis même persuadé que ce n'était malheureusement pas une erreur", a déclaré Mego Terzian, au cours d'une audition à Paris devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale française.
"C'est un acte qui relève d'une inconséquence criminelle", a accusé le responsable de l'ONG.
Mardi à Washington, le général américain commandant la mission de l'Otan en Afghanistan, le général John Campbell, a reconnu la responsabilité américaine, invoquant une "erreur".
L'hôpital de MSF "a été touché par erreur" dans une frappe américaine "demandée" par les Afghans mais décidée par "la chaîne de commandement américaine", a-t-il affirmé devant la commission des forces armées du Sénat US.
"Vingt-deux personnes ont été tuées, dont 12 membres de MSF, et 10 patients, tous civils", a rappelé M. Terzian.
L'hôpital, seul centre de traumatologie dans toute la région, "est actuellement fermé, le personnel est parti, les patients ont été évacués à Kaboul au Emergency hospital", a-t-il précisé.
L'ONG a qualifié la frappe de "crime de guerre" et exige une enquête indépendante.
"Sur une reprise de nos activités, nous n'avons pas encore pris de décision, peut-être demain. Pour ma part, j'encourage MSF a revenir des que possible à Kunduz", a ajouté M. Terzian.