Le chef des forces américaines en Afghanistan a répété jeudi que le bombardement d'un hôpital de MSF à Kunduz était une erreur, les forces américaines ne "prenant pas pour cible" les hôpitaux.
"Un hôpital est une installation protégée. Nous ne prenons pas pour cible les hôpitaux", a déclaré le général John Campbell devant une commission de la Chambre des représentants américains.
Le bombardement a fait au moins 22 morts, dont 12 parmi le personnel soignant de Médecins sans Frontières. MSF était jeudi toujours sans nouvelles de neuf patients et de 24 employés, cinq jours après la frappe américaine.
Le fait que des talibans soient soignés dans l'hôpital ne saurait justifier une frappe, a également assuré le général, en réponse à un parlementaire.
Le général a souligné que les forces américaines assumaient la responsabilité de la frappe, même si elle a été demandée par les forces afghanes.
Les forces américaines "appliquent une procédure rigoureuse" avant de mener un bombardement aérien en Afghanistan, a déclaré le général Campbell: "une procédure américaine, sous la responsabilité des autorités américaines".
"Je ne veux pas que l'on croit que simplement parce que les Afghans demande un bombardement, il y a un automatiquement un bombardement", a-t-il déclaré.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a appelé jeudi à une enquête "exhaustive et transparente" sur le bombardement de Kunduz, au début d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles.
"Il faut connaître tous les faits", a-t-il souligné.
Le président américain Barack Obama a présenté ses excuses mercredi à MSF.
Mais l'ONG continue à demander une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, assurant ne pas faire confiance à celle effectuée par le Pentagone sur cette tragédie qu'elle a qualifiée de "crime de guerre".