Une cour d'appel du Guatemala a rejeté la demande d'amnistie de l'ancien dictateur Efrain Rios Montt, poursuivi pour génocide et dont le procès doit s'ouvrir en janvier 2016, ont annoncé jeudi des parties civiles.
"La salle première de la cour d'appel a jugé sans fondement le recours déposé par le prévenu Efrain Rios Montt, qui voulait obtenir ainsi l'extinction des poursuites pénales", ont informé dans un communiqué l'Association pour la justice et la réconciliation et le Centre d'action légale pour les droits de l'homme, parties civiles dans le procès.
"C'est une décision très importante car elle confirme que le délit de génocide ne peut pas bénéficier d'une amnistie", ont-ils ajouté.
L'ex-général âgé de 89 ans est poursuivi, avec son ancien directeur du renseignement, pour le massacre de plus de 1.770 indiens par les forces armées sous son régime (1982-1983), accusés de soutenir les guérillas de gauche.
S'il sera bien jugé à compter du 11 janvier, le procès se déroulera à huis clos, en son absence, et il n'encourra pas de peine de prison, en raison de ses troubles mentaux, avait décidé en août un tribunal guatémaltèque.
Il pourra ainsi purger son éventuelle peine dans des conditions adaptées à son état de santé, assigné à résidence ou dans un hôpital.
Déjà jugé en 2013 pour génocide, une première pour un ancien dirigeant latino-américain, M. Rios Montt avait été condamné à 80 ans de prison, mais la procédure avait été annulée par la Cour constitutionnelle pour vices de forme, et celle-ci avait ordonné la tenue d'un nouveau procès.
Après plusieurs reports, celui-ci avait débuté le 23 juillet dernier, mais la défense de l'ancien général, placé en résidence surveillée en raison de son âge, avait présenté un certificat médical établissant que son état mental ne lui permettait pas d'assister à son jugement.
L'accusation et les parties civiles ont alors demandé de nouvelles expertises, réalisées début août, qui ont notamment conclu à la démence partielle de l'accusé.
Sa période au pouvoir est considérée comme l'une des plus violentes de la guerre civile qui a ravagé le Guatemala de 1960 à 1996 et qui a fait, selon l'ONU, 200.000 morts et disparus.