Le président soudanais Omar el-Béchir a lancé samedi un processus de dialogue national destiné à régler les problèmes économiques et insurrectionnels du pays, mais en l'absence des principaux mouvements d'opposition qui boycottent cette initiative.
Au pouvoir depuis un coup d'Etat en 1989 et recherché depuis 2009 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et génocide, M. Béchir avait appelé à ce dialogue national en janvier 2014.
Comme ils l'avaient annoncé, la plupart des mouvements d'opposition et groupes rebelles ont boycotté la conférence, appelant plutôt à une rencontre hors du Soudan pour fixer les termes des négociations.
Le président soudanais a déclaré qu'ils pouvaient revenir sur leur décision. "Nous ne leur fermerons pas la porte", a-t-il assuré au cours de son discours d'ouverture.
Il a par ailleurs affirmé qu'il pourrait décréter un cessez-le-feu permanent avec les rebelles qui le combattent dans les Etats du Darfour-Ouest, du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud.
"Nous annonçons notre souhait --si la partie rivale montre un sérieux engagement-- d'instaurer un cessez-le-feu permanent", a-t-il déclaré.
M. Béchir avait annoncé en août qu'il était prêt à une trêve de deux mois et à l'amnistie des rebelles qui participeraient au dialogue national. Mais les rebelles du Darfour et du Mouvement de libération du Soudan (SPLM-N) du Nil-Bleu et du Kordofan-Sud n'avaient pas répondu à son appel.
Selon le SPLM-N, l'aviation soudanaise a lancé des raids sur le Kordofan-Sud après l'annonce du cessez-le-feu.
Le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi, des dizaines de petits partis politiques, pour la plupart affiliés au parti soudanais du Congrès de M. Béchir, ainsi que des petites factions rebelles du Darfour, ont assisté à la conférence.
L'économie soudanaise souffre, en raison notamment de l'embargo imposé par les Etats-Unis depuis 1997 et de la perte des trois quarts de ses ressources pétrolières depuis la sécession du Sud.
Par ailleurs, le Darfour est miné depuis 2003 par des violences entre le gouvernement et des insurgés qui se sentent ethniquement marginalisés par le régime arabo-dominant de Khartoum. Le conflit a fait plus de 300.000 morts et déplacé 2,5 millions de personnes, selon l'ONU.