Les Etats-Unis vont indemniser les victimes du bombardement américain de l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz en Afghanistan, qui a tué il y a une semaine au moins 22 personnes, a annoncé samedi le Pentagone.
L'armée américaine "va travailler avec ceux qui ont été touchés" par cette frappe aérienne "pour déterminer les paiements appropriés". Elle pourra aussi verser de l'argent pour "reconstruire l'hôpital", a précisé le porte-parole du ministère américain de la Défense, Peter Cook, dans un communiqué.
"Le département de la Défense pense que c'est important de traiter les conséquences de ce tragique incident", écrit-il. "Une des mesures que le département peut prendre est de verser des indemnités aux civils blessés et aux familles des civils tués dans ces opérations militaires américaines".
En outre, l'armée américaine en Afghanistan a l'autorité pour verser des indemnités "visant à reconstruire l'hôpital", note M. Cook.
L'armée américaine "va travailler avec ceux qui ont été touchés pour déterminer les paiements appropriés" et fera si besoin appel au Congrès.
MSF a retiré la totalité de son personnel de l'établissement au lendemain de la frappe, qui a été menée samedi dernier à la demande de l'armée afghane et qui a tué au moins 12 employés et 10 patients.
Mais le bilan pourrait s'alourdir selon MSF, car neuf patients manquent à l'appel et l'organisation humanitaire reste sans nouvelles de 24 de ses employés.
Le président américain Barack Obama a présenté ses excuses à MSF mercredi, mais l'ONG continue à demander une enquête internationale indépendante sur ce bombardement, assurant ne pas faire confiance à celle menée par le Pentagone sur cette tragédie qu'elle a qualifiée de "crime de guerre".
De leur côté, l'Otan et le général John Campbell, le général américain qui commande la mission de l'Otan dans le pays (environ 13.000 hommes), ont réitéré leurs promesses d'une enquête interne "transparente" sur ce qui s'est passé.
Le général Campbell a répété devant une commission du Congrès américain que les forces américaines "ne prenaient pas pour cible" les hôpitaux, même si des ennemis - en l'occurrence des talibans - sont soignés à l'intérieur.