L'Afrique du Sud doit se retirer de la CPI, juge l'ANC au pouvoir

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L'Afrique du Sud doit se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), a estimé dimanche le Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, jugeant que la Cour installée à La Haye ne remplissait plus son mandat.

Ces déclarations interviennent dans une contexte tendu entre Pretoria et la CPI, qui reproche à l'Afrique du Sud de n'avoir pas arrêté le chef de l'Etat soudanais Omar el-Béchir lorsqu'il était en visite sur son sol en juin.

Omar el-Béchir, inculpé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et génocide dans le conflit au Darfour qui a fait plus de 300.000 morts et deux millions de déplacés, échappe à la justice internationale depuis 2009.

"Le Congrès national africain a décidé que l'Afrique du Sud devrait quitter la Cour internationale, mais seulement une fois que nous aurons suivi certaines procédures", a déclaré Obed Bapela, chef de la commission des relations internationales de l'ANC.

Si le parti présidentiel sud-africain assure rester attaché aux principes fondateurs de la Cour -prévention des génocides et des violations des droits de l'Homme-, il juge que "la CPI a perdu son cap, malheureusement" et ne remplit plus son mandat.

L'ANC déplore également que certains pays n'ayant pas ratifié le Traité de Rome (parmi lesquels figurent les Etats-Unis, ndlr), fondateur de la Cour pénale internationale, disposent néanmoins de "pouvoirs incontestés pour porter des affaires devant la CPI".

L'Afrique du Sud, un des membres fondateurs de la CPI, a transposé le traité de Rome dans ses lois nationales en 2002.

Début octobre, le gouvernement sud-africain a demandé un délai auprès de la CPI pour donner des explications sur la non-arrestation d'Omar el-Béchir lorsqu'il assistait sur son sol au sommet de l'Union africaine en juin.

Suite à la polémique, fin juin, le gouvernement sud-africain avait laissé entendre qu'une sortie de la CPI était envisageable.

Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert des enquêtes dans huit pays, tous africains. Cela lui vaut des critiques virulentes des chefs d'Etat africains qui l'accusent de racisme et de ne s'en prendre qu'à des dirigeants du continent.