Le prix Nobel de la paix accordé au quartet tunisien a été la bonne nouvelle de la semaine. Le comité en rendant ainsi hommage à quatre organisations de la société civile (le syndicat historique, l’Union Générale du Travail Tunisienne (UGTT), l’Ordre national des avocats (ONA), la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) et l’organisation patronale, l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (l’UTICA) )qui ont piloté dialogue national et transition dans des moments difficiles en 2013 confirme et encourage la démocratie dans ce pays pionnier des Révolutions arabes. La « paix », puisque c’est un Prix Nobel de la « paix », passe par l’ensemble des processus de transition (réconciliation, commission justice et vérité, élections, travail de mémoire, procédures judiciaires) tentés par la Tunisie. Ce prix tombe paradoxalement à un autre moment difficile pour la Tunisie où ce processus est menacé mais le Nobel donne confiance à la société civile qui croit aux vertus et valeurs de la démocratie. Et, il a été salué comme tel par la majorité des Tunisiens fiers de cette consécration qui honore leur pays et leur révolution.
Autre événement cette semaine cette fois-ci en France: la confirmation par deux juges d’instruction du non-lieu en faveur de Wenceslas Munyeshyaka un prêtre rwandais accusé de génocide au terme de près de deux décennies d’instruction. Pour les juges, « aucun des actes concrets reprochés n'était suffisamment étayé pour caractériser un ou plusieurs faits matériels susceptibles de constituer le crime d’entente établie en vue de la préparation de génocide ou crimes contre l'humanité. » Sa participation, ni de façon active ni en tant que « spectateur approbateur » aux différentes attaques perpétrées par les miliciens non plus, n’a pu être prouvée. Cette ordonnance du Tribunal de Grande Instance de Paris a été très mal reçue par les parties civiles et le gouvernement rwandais qui accusent la justice française de partialité dans ce dossier chargé par l’histoire controversée de la France au Rwanda.
Quant aux élections qui ont rythmé bon gré mal gré la transition dans une Tunisie nobélisée, elles ont connu coups durs et difficultés dans plusieurs pays. La Guinée retient son souffle après une campagne relativement calme mais marquée par des violences à la veille du scrutin de dimanche. En Côte d’Ivoire, plusieurs candidats estimant les dés pipés en faveur du Président sortant et grand favori Alassane Ouattara ont jeté l’éponge. La presse ivoirienne partisane et stipendiée ne s’est pas montrée à la hauteur de cette expérience démocratique dans ce pays divisé. En République centrafricaine, le Président de l’ANE (Autorité nationale des élections) estimant le calendrier électoral impossible à tenir a démissionné. Preuve que la transition reste un processus lent et frustrant mais aussi nécessaire et unique.