Les forces de sécurité israéliennes ont tiré sur les auteurs palestiniens des attaques au couteau "pour les tuer et non les neutraliser", a accusé lundi Chaawan Jabarine, directeur du centre Al-Haq de défense des droits de l'Homme.
M. Jabarine est également membre de la commission palestinienne chargée de rassembler des éléments pour alimenter les dossiers contre Israël auprès de la Cour pénale internationale. Il a dit à l'AFP que les circonstances de la mort des auteurs d'attaques au couteau seraient soumises à l'examen de la justice internationale.
"La police israélienne tire sur des gens qu'elle juge suspects ou des personnes portant effectivement des couteaux, avec pour objectif de les tuer et non pas de les neutraliser", a-t-il dit.
"Selon le droit international, la force létale ne peut être utilisée qu'à partir du moment où une ou plusieurs vies sont réellement en danger", a ajouté M. Jabarine.
"Nous avons étudié les cas au cours desquels les soldats israéliens ont tué des Palestiniens, et dans tous ces cas nous avons observé que les tirs visaient à tuer et non à empêcher l'assaillant de s'échapper, alors même que l'assaillant n'avait qu'un couteau et était encerclé par de nombreux membres des forces de sécurité munis d'armes à feu", selon lui.
Une scène a particulièrement fait polémique, notamment parce qu'elle a été filmée et que les images se sont propagées dans les médias et sur les réseaux sociaux: celle de Esraa Abed, blessée par balles vendredi après avoir tenté de poignarder un garde de sécurité à l'entrée de la gare routière d'Afula, dans le nord d'Israël. Sur la vidéo, on voit la jeune femme, un couteau à la main, comme figée et entourée de soldats et de policiers. Un ou plusieurs d'entre eux tirent, apparemment vers les jambes, et elle s'écroule. La police a décrit son état comme sérieux.
Al-Haq a relevé que, dans d'autres cas, les tirs étaient dirigés vers le haut du corps des assaillants -et non les jambes- et qu'à maintes reprises plusieurs balles avaient été tirées, "même une fois que le Palestinien est à terre", a poursuivi M. Jabarine.