Espagne: la justice recherche un etarra laissé en liberté

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La justice espagnole recherche activement Aitor Elizaran, membre de l'ETA expulsé de la France vers l'Espagne vendredi et laissé libre malgré son inculpation en octobre pour crimes contre l'humanité, a-t-on appris lundi de sources judiciaires.

Un juge de l'Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus complexes, a émis samedi un mandat d'arrêt contre cet ancien chef de l'appareil politique de l'organisation séparatiste basque, en liberté en Espagne depuis vendredi.

Interdit de territoire en France, Aitor Elizaran a été expulsé du pays après y avoir purgé une peine de trois ans de prison pour association de malfaiteurs à visée terroriste, et il n'a pas été arrêté à son arrivée à Madrid faute de mandat d'arrêt, a indiqué une source diplomatique.

Les autorités françaises, qui collaborent étroitement avec l'Espagne, ont prévenu la justice espagnole de sa libération, a dit cette même source.

Le parquet espagnol dit cependant n'avoir reçu aucune notification de la libération d'Aitor Elizaran, a-t-on appris de source judiciaire à Madrid.

En octobre, l'Audience nationale a inculpé l'ancien chef de l'appareil politique de l'ETA et quatre autres anciens responsables pour crimes contre l'humanité en lien avec des attentats perpétrés entre 2004 et 2010.

Une photo d'Aitor Elizaran libre, buvant un verre de vin, a été mise en ligne vendredi sur Twitter par une association de soutien aux militants de l'organisation, déclenchant un début de controverse dans plusieurs journaux conservateurs espagnols.

L'ETA ("Pays basque et liberté", selon son acronyme en basque), organisation indépendantiste d'extrême gauche, est considérée comme responsable de la mort de 829 personnes en plus de 40 ans d'attentats, majoritairement en Espagne et en France. Elle a déposé les armes le 20 octobre 2011 mais refuse de se dissoudre depuis, comme l'exigent Paris et Madrid.