Un Autrichien d'origine bosniaque de 48 ans résidant en Autriche est jugé depuis mercredi pour son rôle supposé dans l'attaque en 1992 d'un village serbe de Bosnie-Herzégovine au cours de laquelle seize civils avaient été tués.
Le procès s'est ouvert dans la ville autrichienne de Linz (nord) et le Bosniaque mis en cause, qui nie les faits, comparaît libre.
Quatre anciens militaires des forces musulmanes de Bosnie avaient été condamnés pour crimes de guerre en 2014 par le Tribunal bosnien pour crimes de guerre pour leur participation à cette attaque intervenue en septembre 1992, quelque mois après le début de la guerre civile en ex-Yougoslavie.
Une trentaine de témoins sont convoqués pour ce procès qui doit durer plusieurs mois, dont deux survivantes de la tuerie qui a visé la population civile serbe dans le village de Serdari (nord de la Bosnie), lors d'un assaut nocturne.
L'une des rescapés affirme avoir reconnu, parmi les assaillants, l'accusé avec lequel elle avait été à l'école, a rappelé la procureure au début de l'audience.
Les défenseurs du mis en cause, qui a entretemps obtenu la nationalité autrichienne, mettent en doute la fiabilité du témoignage et contestent la présence sur les lieux de l'attaque de leur client qui "n'avait pas de motif de vengeance à l'égard des Serbes" car aucun de ses proches n'avait été victime d'exactions durant ces premiers mois de guerre, selon eux.
Seize civils, dont deux enfants, ont été tués à Serdari où plusieurs maisons avait été incendiées.
La guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95) a fait quelque 100.000 morts et environ deux millions de réfugiés et de déplacés dans un pays qui compte aujourd'hui 3,8 millions d'habitants.