La semaine internationale a été une nouvelle fois dominée par la COP21 où l’idée de « justice climatique » est entrée dans le document final adopté samedi tout comme le devoir des États à « respecter, promouvoir et prendre en compte les droits humains » inscrit dans le préambule de l’accord. En revanche, le droit à réparations pour les dégâts causés n’a pas été reconnu.
Un chercheur Joël Hubrecht de l’Institut des Hautes Études Juridiques (IHEJ, partenaire de Justiceinfo.net) parle même dans un article publié sur le site d’ "écocide", s’inspirant des thèses du juriste polonais Raphaël Lemkin qui a forgé la définition du génocide pendant la guerre.
Au delà de ce concept, cette semaine a connu son lot ordinaire dans les pays en guerre ou en transition. La situation au Burundi apparaît de plus en plus inquiétante. L’ONU par la voix de son conseiller spécial pour la prévention du génocide Adama Dieng a averti des risques de « guerre civile » dans ce pays. Il s'est déclaré "très inquiet de la manipulation de l'ethnicité à la fois par le gouvernement et l'opposition", dans le but de dresser hutus et tutsis les uns contre les autres. Preuve de cette violence, les cadavres d'au moins quarante jeunes tués par balles, souvent à bout portant, ont été découverts samedi matin dans les rues de Bujumbura. Dans plusieurs quartiers, les habitants ont accusé les forces de l'ordre d'avoir arrêté vendredi tous les jeunes qu'ils rencontraient et de les avoir exécutés délibérément, plusieurs heures après l'attaque à l'aube par des insurgés de trois camps militaires de la capitale burundaise. Ces attaques concertées sans précédent contre des bases militaires ont fait des dizaines de morts, selon le pouvoir.
L'un des neuf accusés encore recherchés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) chargé de juger les responsables du génocide de 1994 dans ce pays Ladislas Ntaganzwa, , a été arrêté en République démocratique du Congo (RDC), d'où il devra être transféré vers le Rwanda pour y être jugé. Maire de Nyakizu (sud du Rwanda) au moment du génocide, Ntaganzwa, 53 ans, est accusé d'avoir incité et participé aux massacres de milliers de civils tutsi et organisé les viols de femmes tutsies sur le territoire de sa commune. Le TPIR a fermé ses portes début décembre.
Cette recension des violations massives des droits de l’homme, considérées par l’ONU et les ONG, comme des crimes contre l’humanité a concerné cette semaine parmi d’autres la coalition saoudienne qui a bombardé des écoles au Yémen et la Corée du Nord, objet cette semaine d’un rapport accablant au conseil de sécurité. Etant donné "l'ampleur et la gravité extrême" des exactions, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad al Hussein a estimé "essentiel" de saisir la Cour pénale internationale (CPI) des crimes contre l'humanité commis en Corée du Nord. Un vœu pieux car, si le Conseil a l'autorité pour saisir la CPI, des diplomates à l'ONU estiment que la Chine, dernier mais ferme soutien de Pyongyang, mettra son veto à toute initiative en ce sens.