Procès Habré: le dernier témoin a été entendu par le tribunal spécial

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Le tribunal spécial africain qui juge à Dakar l'ex-président tchadien Hissène Habré pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture" a entendu mardi le dernier témoin à ce procès.

Avec cette déposition "prennent fin les débats et audiences consacrés à l'audition des témoins, experts et victimes", a déclaré le Burkinabè Gberdao Gustave Kam, président des Chambres africaines extraordinaires (CAE), à l'issue de l'audience de mardi.

Le calendrier de la suite du procès, notamment les plaidoiries des avocats, sera annoncé mercredi après une réunion à huis clos des juges des CAE et du parquet, a indiqué M. Kam, précisant qu'il n'y aurait pas d'audience mercredi.

Kagbé Ngeitbaye Rhessa Nguena, gendarme à la retraite, est la 93e et dernière personne à avoir témoigné devant le tribunal depuis le début du procès le 20 juillet, selon une source proche du dossier.

Ce dernier témoin a décrit M. Habré comme "un grand bosseur", un homme "très méticuleux et très cultivé" et qui "contrôlait tout" pendant son régime au Tchad, qu'il a dirigé de juin 1982 à décembre 1990.

"Rien ne peut se passer sans qu'il ne soit au courant. Dès qu'il (apprend) que vous voulez son siège (son pouvoir), il s'en prend à vous", a soutenu M. Nguena, qui a été notamment fonctionnaire au ministère de l'Intérieur sous le régime de M. Habré.

En détention depuis près de deux ans et demi au Sénégal, où il a trouvé refuge en décembre 1990 après avoir été renversé par l'actuel président tchadien Idriss Deby Itno, Hissène Habré est poursuivi pour "crimes contre l'humanité, crimes de guerre et crimes de torture".

Il comparaît devant les CAE, une juridiction créée en vertu d'un accord entre le Sénégal et l'Union africaine (UA), qu'il récuse et devant laquelle il refuse de s'exprimer et de se défendre.

La répression durant son régime a fait 40.000 morts, selon les estimations d'une commission d'enquête tchadienne. Il encourt jusqu'aux travaux forcés à perpétuité.