La fille de Radovan Karadzic, dirigeant politique des Serbes bosniens pendant la guerre de Bosnie (1992-95), jugé actuellement pour crimes de guerre par la justice internationale, a été élue lundi vice-présidente du parlement de l'entité serbe de Bosnie.
Sonja Karadzic Jovicevic, 48 ans, a été élue à l'occasion d'un remaniement de la présidence du parlement de la Republika Srpska (RS).
Médecin de formation, Mme Karadzic Jovicevic avait été élue députée lors des législatives d'octobre 2014 sur les listes du Parti démocratique serbe (SDS, nationalistes) fondé par son père avant la guerre intercommunautaire en Bosnie.
Pendant le conflit qui a fait près de 100.000 morts, Mme Karadzic Jovicevic avait été le chef du cabinet du ministre de l'Information du gouvernement des Serbes de Bosnie et s'occupait notamment de la propagande.
Après le conflit, elle avait fondé un cabinet médical. Elle avait également dirigé une radio créée en 1997 et fermée en 2004, après plusieurs perquisitions des troupes de l'Otan qui recherchaient des indices pour arrêter son père, alors en cavale.
Avec sa mère Ljiljana et douze autres personnes, Mme Sonja Karadzic Jovcevic avait été considérée par la communauté internationale comme étant membre d'un réseau de soutien de la cavale de Radovan Karadzic. Leurs comptes bancaires avaient été gelés en 2003 par le Haut Représentant de la communauté internationale en Bosnie à l'époque, le Britannique Paddy Ashdown.
Radovan Karadzic, 70 ans, a été arrêté en 2008 après treize ans de cavale. Il est jugé devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) où il répond de onze charges de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.
"Si on parle de la justice et du respect des lois (...) Radovan Karadzic doit être tout de suite remis en liberté", avait déclaré Sonja lors de la présentation de sa candidature pour les législatives de 2014.
La Bosnie est divisée depuis la fin de la guerre en deux entités, la Republika Srpska et la Fédération croato-musulmane, qui disposent d'une grande autonomie et de leurs propres parlements.