TPIY: liberté provisoire pour les 2 espions en chef de Milosevic

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Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a ordonné mercredi la libération provisoire de deux hauts responsables du renseignement serbe sous le régime Milosevic, dont le nouveau procès pour des crimes commis au début des années 90 doit s'ouvrir en 2016.

Les juges pensent que l'ex-chef du renseignement serbe Jovica Stanisic et son adjoint Franko Simatovic, tous deux âgés de 65 ans, "se présenteront à leur procès (...) s'ils sont libérés provisoirement".

Jovica Stanisic, homme de confiance du défunt président Slobodan Milosevic, et Franko Simatovic sont accusés d'avoir organisé, soutenu et financé des unités paramilitaires serbes, dont les tristement célèbres "Bérets rouges" et "Tigres d'Arkan", qui ont commis des atrocités pendant les conflits en Croatie (1991-1995) et en Bosnie (1992-1995).

Ces guerres ont fait plus de 20.000 et 100.000 morts, respectivement.

Les juges d'appel du TPIY avaient annulé le 15 décembre l'acquittement controversé des deux hommes, prononcé en 2013 en première instance, la décision ayant été entachée selon eux d'"erreurs". L'accusation avait requis la prison à vie.

Chose rare, les juges n'avaient pas prononcé eux-mêmes de nouvelles sentences, mais ordonné un nouveau procès au vu de "l'ampleur et de la complexité de l'affaire".

Leur nouveau procès doit s'ouvrir en 2016 à une date qui n'a pas encore été déterminée. Les deux hommes ont plaidé non coupable vendredi lors de leur comparution initiale.

MM. Stanisic et Simatovic, écroués au centre de détention du TPIY à La Haye, seront remis aux autorités serbes à un aéroport néerlandais, d'où ils seront emmenés à Belgrade, la capitale serbe.

Une fois à Belgrade, ils seront libérés mais ne pourront pas quitter la ville, devront se manifester quotidiennement à la police locale, ne pourront pas parler à la presse de leur procès et ne pourront pas "interférer" avec d'éventuel témoins.

Les juges ont en outre ordonné que les médecins du centre de détention s'entretiennent toutes les trois semaines par téléphone avec M. Stanisic, qui souffre de problèmes de santé.

Le jugement de premier instance était venu conclure une série d'acquittements fin 2012 et en 2013, d'officiers serbes et croates, ayant valu au TPIY de nombreuses critiques.

Un ancien juge avait alors suggéré que le président du TPIY, l'Américain Theodor Meron, avait indûment poussé ses collègues à prononcer ces acquittements, peut-être à la suite de pressions des Etats-Unis.