Les rebelles du Mouvement de libération du Soudan (SLM) ont affirmé que quatre manifestants avaient été tués dimanche au Darfour par les forces de sécurité, mais les autorités locales ont nié qu'il y ait eu des victimes.
Les faits ont eu lieu lorsqu'un groupe de manifestants s'est rassemblé devant le secrétariat du gouvernement local à Geneina, capitale de l'Etat du Darfour-Occidental, dans l'ouest du Soudan.
Selon un communiqué du SLM, "des services de sécurité appuyés par des miliciens tribaux ont ouvert le feu sur des civils qui protestaient devant les bâtiments du secrétariat du gouvernement du Darfour-Occidental".
Le SLM affirme que quatre manifestants ont été tués et plusieurs autres blessés par ces tirs. Selon ce mouvement, les gens manifestaient "parce que des miliciens pro-gouvernementaux avaient brûlé leurs maisons".
Le porte-parole du gouvernement local, Abdallah Mustafa, a déclaré à l'AFP que les forces de sécurité avaient dispersé devant les bâtiments officiels un groupe de manifestants qui avaient brûlé trois véhicules. Mais il a assuré qu'il n'y avait pas eu de victimes.
Selon lui, les manifestants protestaient après la découverte près de leur village du corps d'un gardien de troupeau qui avait disparu deux jours plus tôt.
Il n'était pas possible de vérifier immédiatement ces informations.
Le Darfour, vaste région de l'ouest du Soudan qui comprend cinq Etats, est en proie à la violence depuis que des groupes rebelles non-arabes, dont le principal est le SLM, ont lancé en 2003 une insurrection contre le pouvoir à majorité arabe du président Omar el-Béchir, accusé de marginaliser les ethnies non-arabes.
M. Béchir a riposté brutalement en utilisant l'aviation, les troupes d'infanterie et des milices alliées à son pouvoir.
Le président soudanais est inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis dans le cadre du conflit du Darfour. Il rejette ces accusations.
Depuis 2003, quelque 300.000 personnes ont été tuées au Darfour et environ 2,5 millions ont été déplacées par le conflit, selon les estimations des Nations unies.