Syrie: procès de combattants kurdes ayant endommagé des propriétés

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La principale milice kurde syrienne a annoncé mardi avoir arrêté quatre de ses combattants accusés d'avoir endommagé des propriétés dans une localité prise aux jihadistes du groupe État islamique (EI).

Cette nouvelle survient à la suite des accusations de militants et d'Amnesty International sur des abus des forces kurdes contre des habitants arabes dans des secteurs repris à l'EI dans le nord de la Syrie.

Dans un communiqué, les Unités de protection du peuple kurde (YPG) indiquent que quatre de ses membres ont été arrêtés "sous l'accusation d'avoir endommagé les propriétés de citoyens d'al-Hol et de villages environnants" dans la province de Hassaké (nord-est).

"A la fin de l'enquête et des interrogatoires, leur statut de membre du YPG leur a été retiré et ils passeront en jugement devant un tribunal" a indiqué le communiqué.

Les quatre prévenus ont été identifiés par leurs initiales et des photos d'eux prises de dos ont été diffusées.

Al-Hol a été reprise en novembre à l'EI par une coalition de combattants kurdes et arabes.

Ces arrestations surviennent à la suite de plusieurs rapports faisant état de tensions entre le YPG et les habitants arabes de régions du nord de la Syrie où la milice a mené des combats contre l'EI avec l'appui aérien de la coalition menée par les Etats-Unis.

En octobre, Amnesty International avait accusé les forces kurdes de se livrer à des déplacements forcés et de détruire des maisons dans le nord et le nord-est du pays qualifiant ces actes de "crimes de guerre".

L'ONG affirmait qu'elles menaient des "campagnes de punitions collectives" à l'encontre des résidents, en majorité arabes, des villages tenus auparavant par l'EI.

Les YPG avaient dénoncé ces accusations et mis en avant son alliance avec des groupes de combattants arabes ce qui "enlève tout doute" selon eux sur une quelconque volonté discriminatoire à l'encontre d'un groupe ethnique.

Amnesty et des militants ont aussi accusé les forces kurdes d'empêcher les habitants de revenir dans leurs village après que l'EI en a été chassé.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) avait fait état récemment de manifestations à Al-Hol d'habitants voulant rentrer chez eux.

Selon les forces kurdes, les habitants n'avaient pas été autorisés à revenir durant les opérations de déminage ou dans les lieux où subsistaient des risques d'infiltration de l'EI.