Droits de l'homme: le régime nord-coréen doit être poursuivi (émissaire de l'ONU)

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Les dignitaires nord-coréens doivent être poursuivis pour leurs violations des droits de l'homme, a estimé vendredi à Tokyo le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'Homme dans le pays, exhortant la communauté internationale à agir.

"Il est impératif d'engager des poursuites pénales contre les dirigeants de la Corée du Nord", a déclaré Marzuki Darusman à l'issue d'une visite de cinq jours au Japon.

"Je m'abstiendrais de mentionner des noms car il nous faut d'abord bâtir un dossier en vue d'une poursuite en bonne et due forme", a-t-il ajouté. Il a toutefois cité le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un, jugé "politiquement responsable".

M. Darusman transmettra ses conclusions et recommandations au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en mars, avant la fin de son mandat en juillet.

Une commission de l'Assemblée générale des Nations Unies avait adopté en novembre 2015 une résolution dénonçant les violations "systématiques, généralisées et flagrantes" des droits de l'homme dans la dictature communiste, tout en invitant le Conseil de sécurité à saisir la justice internationale.

L'Assemblée fustige chaque année depuis 2005 les exactions commises en Corée du Nord, sans aucun effet.

L'émissaire de l'ONU a par ailleurs de nouveau critiqué les enlèvements de Japonais organisés il y a plusieurs décennies par le pouvoir nord-coréen, estimant qu'il était "urgent" de résoudre cette affaire.

"Les familles des victimes avancent en âge", a souligné Marzuki Darusman qui a rencontré au cours de sa mission des familles dont des membres ont été enlevés dans les années 1970 et 1980.

La Corée du Nord a reconnu en 2002 avoir enlevé 13 Japonais pour enseigner la langue et les coutumes japonaises à des espions.

Cinq des personnes enlevées ont été par la suite autorisées à rentrer au Japon, mais Pyongyang, que Tokyo accuse d'avoir enlevé non pas 13 mais des dizaines de Japonais, a affirmé que les huit autres étaient décédées, sans pour autant en apporter la preuve.

Environ 500 Sud-Coréens ont également été kidnappés par la Corée du Nord dans les années qui ont suivi la guerre de Corée (1950-53).